Après avoir été le théâtre d’un méga déluge la veille, et un point de rencontre pour nombre de colons en bedaines, les plaines d’Abraham se sont colorées et remplies de familles pour une soirée dansante contemporaine. Genre.
C’est un petit prince de l’électro pop qui ouvre le bal, un DJ américain nommé Porter Robinson. Il fait vite de faire fondre mon coeur, moi qui ne connaissais que l’extrait intégré au site web du FEQ. Le gars capable de crescendos épiques pige dans une multitude d’influences, ça s’entend, des beats dub step façon Skrillex aux voix robotiques rappelant parfois un tout petit peu Daft Punk. Il sort du lot avec des synthés presque 8-bitesques, un peu de chant et des climax qui se terminent avec des loops de violons bourrés de pathos. Ça sonne frais et relativement avant-gardiste par rapport à ce qui s’en vient. Point bonus: son répertoire est tout sauf homogène et ça vire même assez loud lorsqu’il sort sa batterie électronique.
Une autre cerise sur le banana split déjà sucré? Des projections (lire: des quasi courts-métrages) vraiment riches et peuplées de mangas. Une superbe découverte.
Vient ensuite le tour des Suédoises d’Icona Pop, brillantes compositrices de hits, accompagnées de deux danseuses (qu’elles accotent sans mal!) et d’un dude aux platines/MacBook Pro qu’elles iront même remplacer à la mi-parcours comme pour prouver qu’elles en sont capables. Aino Jawo et Caroline Hjelt ne font pas de lipsync et elles ont même de fort jolies harmonies vocales, notamment, sur On a Roll.
Même si leur et seul premier album regorge de chansons qui rentrent bien en show, les filles (qui débordent par ailleurs de girlpower) se risquent à une reprise de Locked Out Of Heaven de Bruno Mars mais aussi à une nouvelle compo au rythme mi-tribal mi-latino intitulée First Love. Pas de doute: on a affaire à des pop stars de catégorie AAA qui chantent juste et qui ont assez de souffle pour des chorégraphies dynamisantes à travers ça. Britney qui, déjà?
Seule déception: des bandes viendront prendre plus de place que leurs voix sur une version vraiment très allongée de I Love It, terminant ainsi le concert sur une mauvaise note mais dans l’euphorie collective. Dire qu’elles s’enlignaient vers une note parfaite.
Il faudra attendre jusqu’à 22h15 avant d’accueillir Iggy Azalea après un DJ set de remplissage totalement inutile. Manque d’énergie? De matériel? Pas particulièrement transcendante, l’Australienne danse avec mollesse et rappe sur des playbacks. Son flow n’a rien pour passer à l’histoire – mettons qu’on est à deux mille lieues de Kendrick Lamar que le FEQ aurait dû booker cette année – sauf que certains segments impressionnent par leur débit extrême. Pas besoin d’un cours à Alaclair High pour réaliser qu’on n’a pas affaire à une grande rappeuse.
Notons toutefois l’interprétation super réussie de Trouble, normalement chantée avec Jennifer Hudson, qui vient ajouter une bonne dose de funk à la soirée. Les verses de Iggy sont efficaces et les refrains, assurés par deux choristes aux voix bourrées de soul. Le gros problème avec Iggy? Tous ses succès radio sont portés par des « featurings », des voix de chanteuses pop comme Rita Ora, Charli XCX et Ariana Grande. Entendrons-nous encore parler d’elle dans 5 ans? Pas sûre.
Autre bémol? La starlette aurait clairement dû faire une petite recherche sur Wikipédia avant d’arriver à Québec. Interpeller la foule en criant « Canada », c’est quand même une sacrée maladresse. Surtout dans la capitale.
// À surveiller demain au FEQ: Operators, Owen Pallet et Future Islands dès 19h au Parc de la Francophonie
ah que c’est frustrant quand des chanteurs interpellent des foules québécoises en criant « canada! » s’ils ne sont pas surs, au moins ils ne pourraient dire que la ville……