Je suis une citoyenne modérée qui croit en l’État et en la démocratie. De bonne foi, j’ai cru pendant un instant au processus de négociation, à une sortie de crise. Au terme de plus de 13 semaines de grève, un constat s’impose. Notre idéal démocratique s’effrite sévèrement par le choix d’une gouvernance qui se rapproche de plus en plus à ce que certains qualifient «d’État policier». Le cauchemar, dépeint ces derniers temps, se transforme en réalité.
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Aujourd’hui 18 mai 2012, l’appel à la modération ne tient plus devant le tout à fait immodéré projet de loi 78. Une société se questionne sur les déterminants démocratiques. Avec raison. Rappelons les faits que nous connaissons déjà bien.
La disparition de manifestations spontanées?
Selon le projet de loi, les organisateurs de toute manifestation réunissant plus de dix personnes devront transmettre aux policiers l’heure, la durée et l’itinéraire.
Les rassemblements empêchant le déroulement des cours est interdit au sein même d’un établissement ou dans un rayon de 50 mètres. (Une super-injonction, donc?)
Une menace à une voie démocratique légitime.
Les amendes
Quiconque qui ne respecte pas la loi est passible d’amendes variant entre 1000$ et 5000$. Les représentants d’une association étudiante, quant eux, risquent des sanctions variant entre 7000$ et 35 000$. Pour une association ou une organisation, les amendes s’élèvent entre 25 000$ et 125 000$.
Et la portée de la loi est plus grande qu’on le croit:
Voici l’article 29.
Quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement,
un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre
personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même
cette infraction et est passible de l’amende prévue au premier alinéa de l’article
25 ou de celle prévue au paragraphe 1 o ou au paragraphe 2° du deuxième alinéa
de cet article s’il est visé par un tel paragraphe.
Sans parler de la confirmation par la ministre de l’Éducation du port illégal du carré rouge. Gare aux amateurs des médias sociaux! Celui qui twittera un appel à manifester s’expose à des amendes. La «Loi permettant aux étudiants de recevoir l’enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire», est une entrave démocratique sérieuse. Elle renforce l’idée avancée de plusieurs d’«État policier».
J’ai bien peur que ce gouvernement ait jeté de l’huile sur le feu. La colère que nous ressentons dans les manifestations ces dernières semaines ne pourra plus se contenir. Le 18 mai 2012 est un jour noir pour la démocratie. Comme Normand Baillargeon, je porterai le carré noir. Et je me pose sérieusement la question: les Libéraux viennent-ils de déclarer la guerre aux étudiants? Pour tout dire, ils ne seront pas les seuls à se soulever.
Parler de déclaration de «guerre aux étudiants», c’est un peu excessif…
Même si – jusqu’à un certain point – cela pourrait ressembler à ce qui s’est passé à l’égard de certains étudiants. Depuis des mois.
Parce que des assemblées générales sans scrutins confidentiels (garants de l’expression démocratique), c’est un peu du coude-à-coude dans une «guerre de tranchée», si on maintient le type d’analogie guerrière. L’opposition, mal préparée à ce qui l’attend, est vite muselée et traitée comme méprisable trouble-fête.
Heureusement, dès la première salve, il y avait çà et là (de par le vaste territoire québécois) quelques bouts de cartons qu’on a vite pu plier en isoloirs. Ainsi, sauf là où le carton aura malheureusement été en rupture de stock et donc introuvable, la démocratie a prévalu. Et les sessions sont à présent à se terminer sereinement.
Ne reste donc plus que là où la démocratie a été échaudée qui fasse encore problème. Là où se concentrent ces bastions engagés sur la «route de la résistance» et essentiellement là où une certaine «guerre aux étudiants» a été menée. À ces étudiants qui auraient tellement préféré étudier plutôt que sortir prendre l’air.
Ouais, là la démocratie a mangé toute une volée… Espérons que cela ne se reproduira plus jamais.
Ben, voyons don’, chose, que les votes à main levées ne sont pas démocratiques.
À part se choisir un chef et lui témoigner un vote de satisfaction, *tous* les votes se tiennent à main levée au sein d’une réunion ou congrès de parti politique.
Pourquoi ? Parce qu’un congrès, ça coûte cher et qu’un vote secret fait grimper les coûts encore davantage en plus d’en retarder le déroulement comme c’est pas possible.
Et chez les étudiants, c’est la même chose. S’il n’en reste que 40 % après une AG de 7 heures, penses-tu vraiment qu’ils vont rester 5 heures de plus pour discuter, organiser, conduire et dépouiller un vote !?!
Excuse-moi, mais de la façon que tu racontes ton expérience, tu me sembles être de ceux qui n’ont pas le guts de rester pour voter anyway. Et ça, c’est *si* tu te présentes à l’assemblée.
Une ‘tite injonction pour avoir ton isoloir privé sous escorte policière, mon ti-loup ?
Pff.
@claude
parlant de vote anti-démocratique, c’était-y pas beau, ça, celui d’hier à l’assemblée nationale, claude? pas un libéral pour voter contre une loi liberticide!! alors dis-moi, claude, tes élus sont-ils tous débiles, ou bien avaient-ils peur de voter contre la loi de leur boss intimidant??
apparentrait que pierre paradis s’est éclipsé en douce avant le vote, étranglé par la honte. peux-tu confirmer? trop pissou pour voter contre en public. trop peur de la vengeance de jean charè!
pis tu oses venir chialer à tous les jours contre les votes à mains levées dans les assemblées générales d’étudiants sans jamais daigner nous révéler d’où tu tiens tes précieuses informations…
mais on a compris que tu sors ça de ta casquette, claude, que tu pratiques la désinformation.
tu abuses, claude. arrête stp.
et qu’il y a des choses en rupture de stock…
Lisez la chronique de mme Elkouri de La Presse.
… avant qu’elle tombe en back order, dirait mon voisin
“ THOSE WHO MAKE PEACEFUL REVOLUTION IMPOSSIBLE WILL MAKE VIOLENT REVOLUTION INEVITABLE..”
John Fitzgerald Kennedy
Si les étudiants avaient respectés les injonction, ce que même les syndicats font malgré ljustesse de leurs revendications, cette loi n’aurait pas vu le jour.
Celat dit, cette loi dépasse les bornes. Je croyais que la modération avait meilleur goùt.
Au parlement de Québec on a dérapé. M. Charest et son entourage devraient changer de conseillers. Ceux qu’ils ont sont de mauvais conseils. Ne juge-t-on pas l’arbre à son fruit? Il est temps d’élaguer.
karl rove is in da house.
Pis en plus, Claude Poirier, la grande majorité des votes ayant conduit à un résultat d’opposition à la hausse tout en refusant la grève se sont déroulés à main levée.
Même chose pour les votes de retour en classe.
Non, mais, ça se peut-tu raconter n’importe quoi!
Zéro pointé, mon chum.
Deuxième tentative.
Si les étudiants s’étaient montrés respectueux des injonctions nous n’en serions pas là.
Un état de droit est un état de droit. Ce n’est pas un buffet où on choisi de respecter les lois qui nous sourient.
Perdre une bataille n’est pas perdre la guerre. Après la défaite de Dunkirk, les Anglais ont retroussé leurs manches et ont livrés d’autres batailles qui ont finalement menées à la victoire.
Les étudiants auraient dû piler sur leur orgueille et garder un chien de leur chienne au PLQ en s’en souvenant lors des prochaines élections. Rome ne s’est pas construite en un jour. La gratuité scolaire non plus. Il faut voir plus loin que le bout de son nez.
Patience dans l’azur. 🙂
Vous avez raison jours noirs pour la démocratie. On serait en Syrie et ca ne serait pas pire.On veut une société où tout le monde est dans le même bateau sinon on va casser tout.Et ils tiennent parole. Malheureusement les journalistes (certains) connaissent leur pouvoir de persuation et ils le pratiquent au boutte, parce que ca met du beurre sur leur pain. Des journalistes qui savent faire la part des choses sont rares, on en aurait bien besoin de ce temps-ci!!
Madame Courchesne nous a mentionnée que la Loi 78 en était une pour ramener la paix sociale ! Qu’ ont se le dise !
Pas pour faire la » job » a la place de Charest qui LUI n’a jamais été capable de remplir son rôle de Premier Ministre et sûrement pas pour lui faciliter la tâche pendant sa campagne de mensonges avant le prochain jour du scrutin ! Ben non voyons ! Le PLQ s’ occupe de sa prochaine campagne électorale pendant que la police et les tribunaux gouvernent le Québec !
Et le calme est-il revenu ????