Chez Dagobert, juin 2011, par Laurie Boisvert
Hier soir, je suis allée chez Dagobert. Ou au Dag, si vous préférez.
Je dois avouer que je ne suis pas une vraie de vraie qui connaît le staff et les rabais.
Mais, je ne sais pas, c'est comme si depuis l'incident du feu qui a failli emporter ZE institution en matière de club, je ressentais un empressement, une nécessité profonde d'y retourner après quelques années d'abstinence pourtant volontaire. Un peu comme si avant le feu, je le considérais comme un meuble dans ma ville. Dans la même lignée que le Château Frontenac, ou le funiculaire, genre. Un intouchable.
Et donc, je soupe entre amis alors qu'entre deux gorgées de Californie, Guillaume coupe la conversation et lance nonchalamment: on devrait aller au Dag. Étonnamment, personne n'a bronché, comme si c'était une proposition naturelle, une vieille habitude de chums. Quelques coups de fil et plusieurs joueurs rajoutés, je me retrouve devant l'immense boule disco, pleine d'espoir.
Après avoir passé les douanes avec succès et gravi les marches en colimaçon, j'accède enfin à l'étage, au Disney Land des clubbers.
(Juste pour être sûre qu'on se comprenne, il neige sur la piste de danse. Pour de vrai. Et, même si c'est un effet vu et revu et qu'il s'agit d'un cas de fuck-le-brushing, je trouve ça malade, je l'admets.)
Wiz Khalifa et Nickie Minaj mouillent la trame au plus grand plaisir de tous et l'air est humide. La crowd tassée elle, est collante, mais ce mélange de musique hip-hop et de sueur me rappelle que c'est vivement l'été. Je commande une vodka canneberge qui sort d'un tuyau, ce qui d'ailleurs me semble louche, et remarque que la barmaid en gilet bedaine est une ex-hippie avec qui j'ai étudié le cinéma au cégep. Drôle. Gardant toujours en tête mon rôle de fouine nocturne, je scrute attentivement tout ce qui se passe autour de moi et mon regard valse entre des gens qui ont un grand amour du blanc et des bijoux, des filles munies de jumeaux bien solides à bas prix et des gens grimpés sur les caisses de son qui dansent énergiquement à la façon des danseurs de La Fureur.
J'aimerais vous donner plus de détails, mais l'animateur de foule réveille en moi l'animal de fête grâce à ses AYAYAYEEE, OOOOK.
J'ai une bouteille de mousseux à gagner.