FEQ: Retour sur le spectacle de Run The Jewels et Loud Lary Ajust (14 juillet 2015)

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MARDI GRAS

J’aime ben ça la musique lourde, le hardcore, le punk, les gros gars fâchés. Ça fait que je suis allé voit le show de Run The Jewels hier soir… Du rap. Hein? Ben oui, toi, les deux genres peuvent avoir ben des points en commun. Check Death Grips, Trash Talk et tout ce qui se passe dans le coin de Sacramento. Anyway, des studs ou ben des chaînes en or, c’est du bling bling, hein?

Peu importe, l’Impérial affiche complet ce soir. Normal, que je me dis, le dernier album de Run The Jewels, c’est de la bombe pis le groupe ratisse pas mal large parmi les fans de gros beat gras. Sauf qu’une bonne partie de la foule n’est même pas là pour le lipidique duo américain, mais pour un groupe local: Loud Lary Ajust.

Ça, en tant que gars qui sait pas trop ce qui se passe dans la scène rap, je l’ai pas vu venir pantoute. En début de soirée, le duo de Québec Eman X Vlooper avait bien fait lever quelques bras dans les airs, mais quand Loud Lary Ajust sont montés sur scène…Patlow le plancher! La foule ca-po-tait et plusieurs chantaient pratiquement toutes les chansons (et on parle pas de tounes de Ramones avec 2 phrases, là. Non, de putains de romans!).

C’est vrai que le groupe était particulièrement puissant, appuyé par une guitare et une batterie (que martelait Andrea Silver, qu’on a aussi pu voir derrière les tambours d’orchestres agressifs comme Dig It Up et The Sainte Catherines). Bon move de la part de LLA. Je trouvais justement que les albums manquaient un peu de poids…

Côté plus feutré-freakant, Karim Ouellet est venu chanter la pièce Automne du balcon, affublé d’un inquiétant masque d’extra-terrestre…S’il y avait des gens sur le chimique dans la salle (ce qui se peut, la moitié des chansons jouées ce soir pluguent de la dope), c’est là qu’ils ont dû se mettre en position feotale.

Au final, Loud Lary Ajust ont tellement frappé fort que le quart de la foule a même quitté la salle sans prendre sa part de Bijoux! Grosse erreur, car Run The Jewels ont frappé encore plus fort. Si les basses sont puissantes sur album, en show, ça en est ridicule. En fait, je pense qu’on ne l’entends pas, on la ressent, that’s it. Pendant Oh My Darling Don’t Cry, le gars de sécurité à mes côté s’est mis la main sur la poitrine et m’a regardé, l’air de dire: «criss, je pense que mon aorte est en train de décoller». Moi aussi, mon ami. Et c’est parfait.

Le combo, accompagné d’un DJ, couvre l’essentiel de leurs deux albums, incluant évidemment Close Your Eyes, mais sans la présence de Zac de la Rocha (on était en droit d’espérer, le gars était venu faire la chanson au dernier Coachella). Après 1 heure de concert bien serré, Run The Jewels nous ont laissé comblé… avec une vision floue et un bras gauche engourdi.

 Liste des chansons de Run The Jewels:

Run The Jewels
Oh My Darling Don’t Cry
Blockbuster Night Part. 1
Pew Pew Pew
Ddfh
Sea Legs
Close Your Eyes
Pew Pew Pew
Lie, Cheat, Steal
Early
All Due Respect
Love Again
Get It
A Christmas Fucking Miracle
Angelduster

Rappel:
36° Chain

 Image: Tirée de l’album Run The Jewels – 2