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Le Festif! Jour 4: Fred Fortin et petit bilan

En ce dernier jour, tous les survivants se retrouvent au quai pour «le point d’exclamation» du festival (pour citer la présentatrice): Fred Fortin. Mais pas juste Fred Fortin comme on a eu l’habitude de le voir, seul en homme-orchestre. Non, Fred Fortin avec quatre brutes de musiciens, dont Olivier Langevin. Un Fred Fortin amplifié, dans la nature, bref, dans des conditions optimales.

C’est le premier show de la tournée, il y a quelques accrocs ici et là, mais des musiciens comme ça, ça ne donne jamais de mauvais shows. Tout le monde est comblé, à commencer par Fortin lui-même, qui trip sur le lieu et de voir autant de gens réunis. «À partir de là, la tournée peut juste aller en déclinant», lance-t-il en riant.

C’est vrai que la tournée commence raide, 1h30 de show, des rappels, avec même Vénus de Gros Mené. La fille avait raison, c’est un putain de point d’exclamation bien gras. Du gras, en lendemain de veille, c’est toujours bon. Et ça valait bien le bouchon de circulation!

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L’an passé, on croyait que Le Festif! avait atteint la perfection, mais cette année, l’équipe s’est encore surpassée. Plus de scènes, plus de gens, plus de médias, plus de tout. Mais cette croissance ne se fait jamais au détriment des racines du festival, ni de l’environnement.

Ça, faut le dire. Pendant Le Festif!, la ville reste toute propre. Pas de verres de plastique par terre, pas de poubelles qui débordent. Tsé, l’équipe veut même planter des arbres pour compenser l’empreinte environnementale générée par le déplacement des festivaliers (ou leur odeur après trois jours de camping!).

Le Festif! est devenu une référence et il nivelle par le haut à tellement de niveaux. Il y a aussi la programmation, qui tend à être en marge de la radio commerciale, ou du moins, qui en présente le meilleur (ou le moins pire si vous préférez). P’tite anecdote : samedi, en déambulant dans mon quartier natal, on a croisé le père d’un ami, un ouvrier à la retraite, qui se dirigeait vers le centre-ville avec sa femme. Il disait à quel point il avait aimé Cat Empire, avec son verre réutilisable dans le cou (prêt pour le remplir d’une mousse brassée localement). Ce même homme à Québec aurait probablement tripé autant, mais devant des têtes d’affiche plus grand public ou des dinosaures qui sentent la boule à mite, en buvant une Molson Canadian dans un verre jetable. Pas mal moins charmant…Le Festif! a osé forcé un peu la main de la population, et c’est beau de voir qu’ils ont gagné leur pari. Baie-Saint-Paul s’est toujours targué d’être une ville «d’art et de culture». Je pense que ça a jamais été aussi vrai et c’est en grande partie grâce au Festif!.

C’est beau aussi de voir les commerçants enfin embarquer dans le trip (on se souvient qu’il y avait eu une certaine opposition il y a quelques années) sans oublier la police, qui fait preuve de bon sens. Un organisateur me racontait qu’avant le duel de fanfares de samedi, il était allé voir la police, un peu inquiet, pour voir si ça dérangeait. En hochant de la tête sur le beat, le policier a dit que c’était ben correct. On prédit que l’an prochain, les policiers vont patrouiller en unicycle!

Là, pour vrai, tout est parfait au Festif!. «Mais on a encore plein d’autres idées!», m’a dit Charles Miller, l’un des organisateurs, dimanche soir.

Ça promet! Mais d’ici là, faut couper le cordon.

5secondsapp

C’est tough.

À Lire:

Le Festif! 2016: Jour 1
Le Festif! 2016: Jour 2
Le Festif! 2016: Jour 3