L'un des trois suspects de service, Dominic Tardif, vient de m'écrire ceci à propos d'hier soir.
Lucien s'est laissé emporter à un discours qui frôlait le racisme pendant quelques secondes effectivement hier en tenant des propos sur les musulmans à la cabane à sucre. Je te rassure, les Suspects de service ne cautionnent pas ses propos et n'étaient pas au courant de sa pseudo-sortie. […] J'espère que ça n'aura pas choqué trop de monde.
Un intro, un développement et une conclusion. C’est une règle élémentaire de journalisme.
Un peu d’effort de rigueur SVP. Voici le texte en question:
« L’un des trois suspects de service, Dominic Tardif, vient de m’écrire ceci à propos d’hier soir. »
Wow! Quelle entrée en matière! Il manque les informations de bases genre: Ou? Pourquoi? En quelle occasion?
Et le pire, c’est que la suite n’est pas meilleure…
Lucien s’est laissé emporter à un discours qui frôlait le racisme pendant quelques secondes effectivement hier en tenant des propos sur les musulmans à la cabane à sucre. Je te rassure, les Suspects de service ne cautionnent pas ses propos et n’étaient pas au courant de sa pseudo-sortie. […] J’espère que ça n’aura pas choqué trop de monde.
Et voilà le sujet du blog…
Ça manque d’effort…
Les propos racistes de Lucien Francoeur n’étaient pas ce qu’il y avait de plus troublant dans toute cette histoire: qui n’a jamais entendu rien de tel dans sa vie? Ce qui l’était par contre, c’est le fait que la foule – probablement éduquée puisque c’était une soirée littéraire – les a approuvés en l’applaudissant chaleureusement. Ce serait une erreur de tenir pour responsables de cet incident les organisateurs de la soirée, car une censure préalable de tels propos (ou encore une condamnation morale rétrospective de ceux-ci) n’aurait rien changé au fond de l’affaire: ce que la foule a démontré ce soir-là, c’est une disposition d’esprit au racisme. Celle-ci aurait bien pu, il est vrai, demeurée sans voix, si les organisateurs n’avaient pas laissé entière liberté de parole à Lucien Francoeur, mais elle n’en aurait pas moins toujours été présente, prête à prendre corps à n’importe quel moment. Combattre le racisme, ce n’est pas politiquement correct: c’est avant tout une question d’hygiène personnelle (ne pas vivre dans la haine et le ressentiment).
Pendant le congé pascal, j’ai lu rapidement le commentaire de Martin Baller accusant Élise Giguère du manque de rigueur. Je n’ai pas eu le temps de riposter mais j’ai trouvé ce commentaire injuste. Premièrement, il s’agissait simplement d’une suite d’un autre commentaire qui situait l’événement, procédé très courant dans un blogue. Et qui plus est, un blogue n’est pas un reportage, c’est du bavardage, un échange civilisé (autant que possible !) d’opinions entre les participants.
Malheureusement, je n’avais pas encore eu le temps de m’exprimer sur cet incident et je le regrettais.