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C’est vraiment pas des paroles en l’air!

 
Les comédiens de la Grande cueillette des mots; c'est pas des paroles en l'air.
Photo: Justin Kosmos

J'ai beaucoup apprécié ce que j'ai vu et entendu, hier soir, à la première de La Grande cueillette des mots au Centre Julien-Ducharme. Pourtant, lorsque mon collègue photographe croquait le portrait des comédiens dans leurs costumes flamboyants, je n'étais pas convaincue de ce choix artistique. Mais le Théâtre des Petites lanternes a vu juste. Ces personnages à la fois fantaisistes et anonymes portaient à merveille la richesse des écrits de plus de 750 citoyens de l'arrondissement de Fleurimont.
Comme une mosaïque tissée d'impressions sur la vie, la production propose plusieurs moments remplis de sagesse. Des mots sont venus résonner en moi: Mon avenir attendra; Souvent, c'est ceux qui nous ressemblent le moins qui nous ressemblent le plus… J'ai aussi reconnu une phrase que j'avais écrite dans l'atelier d'écriture. Quand un ami qui assistait à la pièce à voulu savoir laquelle, je suis devenue gênée: je trouvais ça trop intime à confier!
J'ai apprécié qu'on sente ainsi l'humanité et la diversité des écrivants. Et j'admire la façon dont le Théâtre des Petites lanternes a su bâtir, en partant de 3684 pages d'écriture, un spectacle cohérent et divertissant. Les bouts exprimés par des immigrants, et lus tels quels, m'ont particulièrement touchée. Même chose pour les écrits provenant d'ados ou d'enfants. Dynamique, la mise en scène est truffée de jolis clins d'oeil, comme ce bras venu subtilement suggérer une corde au cou.
Je ne sais trop comment les autres spectateurs ont accueilli la pièce. J'ai seulement jasé avec David, qui questionnait le choix du lieu de représentation, et Stefie, qui a trouvé le propos un peu lourd. J'ai peut-être perdu l'attention durant un ou deux tableaux – surtout celui qui concernait l'arrondissement de Fleurimont. Mais pour le reste, je suis subjuguée par le résultat de cette démarche audacieuse et tellement pertinente à notre époque où l'individualisme tend à avoir le dessus sur le communautaire. À voir! (C'est gratuit, mais il faut réserver!)