Sur son blogue du Festival de la chanson de Tadoussac, mon collègue Patrick Caux a écrit des bons mots sur Misteur Valaire. On peut avoir un aperçu de leur performance ici. Perso, j'aime bien l'inventivité de ces musiciens, mais je ne trippe pas sur leur attitude; une sorte de condescendance qui me coupe mon fun. D'ailleurs, chaque fois que j'ai écrit sur Misteur Valaire, je n'ai pas pu les interviewer. La première fois, j'ai dû faire une entrevue avec leur porte-parole Sam, très gentil au demeurant, et la seconde fois, avec leur gérant. Cela dit, peu importe ce que j'en pense, je me réjouis qu'un groupe originaire de Sherbrooke connaisse du succès et trace si bien son chemin.
C’est vrai qu’il n’est pas toujours facile de faire la distinction entre l’oeuvre et celui qui l’exécute. Tu le fais avec Misteur Valaire et c’est très professionnel.
Oui moi aussi je trouve que leur attitude est désagréable. Ils sont jeunes, ils vont s’ajuster.
c’est vrai qu’ils ont tout à découvrir par rapport aux médias, ils sont jeunes et il était plus important pour eux de faire découvrir leur musique et non leur personne… C’est vrai que le succès les a peut être rattrappé mais ils s’adaptent comme ils peuvent… remarquez leurs dernières entrevues… c’est peut-être comme les bons vins…ils se bonnifient…
Je n’ai pas de mérite je suis un fan et ai des parts héréditaires dans le groupe, Daniel Phaneuf
La condescendance que vous attribuez à Misteur Valaire, à tort je pense, me fait penser au petit nouveau qui arrive dans un nouveau groupe de personnes et lâche une blague qui ne passe pas. Y’a rien de pire. Tout le monde se retourne vers lui l’air sombre. C’est un moment crucial où on risque de perdre de futurs amis, ou perdre carrément la face. C’est alors que le blagueur réalise qu’il doit d’abord bien connaître « Tout ce monde » avant de mériter des rires. Et vous, vous n’avez pas rit, l’air sombre.
Au début, « Tout ce monde », c’était sans doute les amis bien connus de Misteur Valaire. On s’en permet dans ce temps là! On peut faire un peu les clowns. Puis Misteur Valaire réalise peut-être que ces mêmes blagues auxquelles vous avez été initiée risquent de ne plus passer, car ce « Tout le monde », c’est évident, ce n’est plus uniquement les chums du début. Ce « Tout le monde » aujourd’hui, c’est des dizaines de fans inconnus qui s’ajoutent de jour en jour. Misteur Valaire a maintenant adopté à mon sens une bonne approche, c’est nécessaire s’il veut faire dans l’humour. La meilleure façon d’y parvenir, c’est de mieux connaître (ou reconnaître) « Tout ce monde » incluant les médias. Je pense que les membres du groupe ont déjà commencé à mieux comprendre ce « Tout le monde » pour mériter leurs rires, pas seulement les rires des chums du début, mais pour tous ceux qui reconnaissent leur talent aujourd’hui et surtout qui paient et se déplacent pour les entendre : les fans qui ne cessent de s’agrandir. Et sur ce point, c’est réellement impressionnant, pour ne pas dire hallucinant ! Misteur Valaire, dans les dernières entrevues que j’ai regardées, reconnaît cette nécessité de mieux comprendre ce « Tout le monde » pour ne pas perdre de nouveaux amis. Et il y réussit déjà très bien, même si vous restez encore aujourd’hui, Madame Giguère, avec un air un peu sombre.
J’ai aussi un parti prix. Je suis l’ami de celui qui détient des parts héréditaires dans le groupe.
Paolo Maillette