Claire Pontbriand : Poignées d'amour
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Claire Pontbriand : Poignées d’amour

Geneviève se trouve grosse, et décide de passer sous le bistouri pour en finir avec la solitude. «Les mots beauté, jeunesse, minceur dansaient sous ses yeux. Qu’avait-elle à perdre sinon la graisse superflue? […] Elle était décidée à devenir une femme nouvelle.» Geneviève attend tout de cette épreuve: après avoir perdu les livres en trop, et retrouvé sa taille svelte, la jeune femme, c’est sûr, regagnera les cours (elle y tient particulièrement), aura une promotion au boulot, se fera de nouveaux amis; bref, la vie sera douce et généreuse. Malheureusement, Geneviève perd ses illusions (on aurait pu le lui prédire…).

Il y a beaucoup de lieux communs dans ce premier roman de Claire Pontbriand, scénariste pour la télé et le cinéma (ce qui se sent bien, et ce n’est pas négatif du tout); en fait, il y en a autant que dans de nombreux autres romans, mais quand un livre est bien écrit, ça passe. Poignées d’amour est construit très simplement, bien mené, rythmé comme une série télé efficace. Toutefois, quelques maladresses peuvent gâcher le plaisir du lecteur; le recours trop fréquent aux expressions figées, quelques personnages mal définis, une fin un peu bâclée. Malgré cela, Claire Pontbriand raconte bien son histoire. Et le sujet a le mérite de toucher bien du monde, surtout des femmes, quoi qu’on en dise. Mais un peu plus de subtilité, notamment dans la psychologie de l’héroïne, aurait contribué à l’originalité du roman, pour qu’il se distingue de tout ce qu’on peut lire sur la question. Éd. Les Intouchables, 1998, 227 p.