André Savard : Des cyberpaumés
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André Savard : Des cyberpaumés

Un roman qui vacille entre l’imposture et l’opportunisme, si on se base sur la quatrième de couverture qui nous promet une incursion dans la ?«cyber-contre-culture?». A la limite de la fausse représentation, ce premier roman d’un jeune ermite de 38 ans, André Savard, ne réussit mê?me pas à nous picosser la curiosité, en dépit de nos attentes et de nos disponibilités. On nous promet la faune des Foufounes électriques. Non seulement l’esquive-t-on, mais l’esquisse de cette jeunesse désemparée que tente l’auteur a l’air davantage d’une peinture sur velours que d’un croquis au fusain.

Centré sur l’amitié qu’entretiennent le narrateur, un peintre misanthrope, et Frédéric, un poète marginal, Des cyberpaumés n’est surtout pas la trouvaille de la génération perdue. Ces deux pseudo-anti-héros ne sont pas crédibles (ou, s’ils pouvaient exister réellement, ils ne vaudraient pas la peine qu’on leur consacre un roman!). D’ailleurs, la trame du récit finira par emprunter la voie (la voix?) nous conduisant vers une confession de pastorale, plutôt que de dérailler au fond du caniveau. La «belle» écriture de Savard est tatouée d’enjolivures de séminariste bien éduqué luttant désespérément pour se débaucher, sans y parvenir, malheureusement.

Et que quelqu’un m’explique le sens du préfixe «cyber»! Et peut-on imaginer Gratien Gélinas ou Marcel Dubé s’adonnant à la pratique du squeegee? Éd. de l’Hexagone, 1998, 230 p.