Festival de Trois : Jeu de mots
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Festival de Trois : Jeu de mots

De tous les happenings qui animent la région montréalaise pendant la saison estivale, ce n’est pas celui qui fait le plus de bruit. Mais le Festival de Trois, qui en est déjà à sa huitième édition, persiste et signe, offrant aux amoureux des mots une rare occasion de se réunir autour d’un événement littéraire et scénique.

Pour la directrice générale et fondatrice Anne-Marie Alonzo, la mission du Festival, fondé en 1989, n’a pas changé: «Rendre accessibles à un large public des textes majeurs de la littérature – québécoise d’abord, puis française. Et ensuite, essayer de rassembler le plus de monde possible pour une activité, au départ, solitaire et intime. On veut tenter de recréer sur scène, avec des acteurs, cette même intimité, mais pour le plaisir de l’oreille. Cette année, j’ai appelé ça le Festival de l’oreille, parce qu’on a un peu plus de musique, avec Jean Derome, Charles Papasoff… Mais ça touche tous les sens. Quand on aime beaucoup lire, on entre dans un livre en se laissant complètement saisir; 0n entend des sons, on voit, on imagine. Mais très peu de gens font ça.»

Le Festival de Trois propose donc des mises en lecture dynamiques, théâtralisées, avec décors et costumes (sommaires) à la clé. Avec sa directrice artistique, la comédienne, et grande lectrice, Béatrice Picard – qui fête cette année ses 50 ans de carrière -, Anne-Marie Alonzo a concocté pour l’édition 98 un savant dosage de textes accessibles et d’ouvres moins connues. Après l’édition précédente, «une année exceptionnelle, mais peut-être trop aride», qui avait attiré moins de gens, elles ont tâté le pouls du public. Un public qu’elles s’efforcent aussi de rajeunir, en ciblant spécialement certains auteurs pour les étudiants.
Le Festival s’ouvre, le 3 août, avec une Soirée Guitry: un hommage au grand coquin du théâtre français, conçu par Jean Faucher, avec Gérard Poirier et Françoise Faucher. Le 10 août, Béatrice Picard met en lecture Ravages, de Violette Leduc, dans une adaptation d’Alonzo (qui a rédigé son mémoire de maîtrise sur cette auteure, en 76). Avec un trio d’excellentes comédiennes: Hélène Loiselle, Pascale Montpetit et Julie Vincent. Le 17 août, une soirée tout en Contrastes nous fera découvrir deux ouvres plutôt qu’une: Vies de femme, d’Anne Van Burek, et L’Enfant nucléaire, de Gaétane Bélanger (avec Marc Béland). Le 24 août, place aux Poètes maudits (les immortels Baudelaire, Verlaine et Rimbaud), dans un montage de Mario Borges. Enfin, le 31 août, le Festival clôt en grand avec Soifs, dans une adaptation signée par Marie-Claire Blais elle-même – l’auteure sera sur place.

Du 3 au 31 août
A la Maison des Arts de Laval
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