Intensité : Intensité De Dean Koontz
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Intensité : Intensité De Dean Koontz

Depuis la parution de Star Quest, en 1968, Dean R. Koontz a écrit, sous dix pseudonymes différents, 64 romans et 43 nouvelles de science-fiction, d’horreur et de fantasy. Intensité, sans être son premier thriller psychologique, est sûrement le plus extrême, parce qu’il repousse toutes les conventions et remet même en question les théories freudiennes concernant les tueurs en série.

Chyna Shepherd est invitée pour le week-end dans la famille de sa meilleure amie, Laura. Tout le monde est depuis longtemps endormi – enfin, c’est ce qu’elle croit – lorsqu’un cri déchire la nuit. Son premier réflexe: se cacher sous le lit. Lorsqu’elle se décide enfin à sortir de sa cachette, elle constate l’horrible réalité: les parents de Laura ont été assassinés et cette dernière gît à moitié morte dans son lit. Promettant de la sauver, Chyna quitte la chambre et réalise que le tueur est toujours dans la maison. Pire, il revient chercher Laura pour l’emmener avec lui dans son camping-car! Pour tenter de la sauver et de tuer le meurtrier, Chyna se dissimule dans le véhicule. Débute alors un chassé-croisé de quelque 36 heures entre Edgler Foreman Vess, qui se proclame fièrement «aventurier-meurtrier», et Chyna, experte dans l’art de passer inaperçue et de s’en sortir «intacte et vivante».

Durant la confrontation, l’auteur américain traduit avec précision l’état psychologique des deux antagonistes. Tout d’abord, celui de l’héroïne, à l’instinct de survie exacerbé par une enfance passée à se cacher des amis de sa mère, des voyous, dealers et autres pervers. Sous la plume de Koontz, elle se transforme en une figure mythique défendant un idéal que l’auteur invoque souvent dans ses romans: la volonté est un don permettant de transformer notre vie selon nos désirs, si on a le courage de changer. Quant à Vess, sa philosophie de vie est simple: satisfaire tous ses instincts au moment où il les ressent, s’immerger dans les sensations, sans morale ni limites. Vivre intensément.

Koontz ne pouvait choisir meilleur titre pour ce roman: il reflète exactement l’atmosphère que dégage le violent duel entre Chyna et Vess. C’est d’ailleurs la première fois qu’il met en scène un sociopathe aussi machiavélique que Vess. En effet, par sa connaissance du système judiciaire, celui-ci déjoue sans difficulté toutes les tentatives des autorités pour lui mettre le grappin dessus. Malheureusement, même s’il est impossible de prévoir l’issue de la confrontation avant la dernière page, l’auteur nous laisse bassement tomber avec une conclusion trop facile. J’aurais rêvé d’un sort plus sanglant pour celui que Chyna surnomme le «mangeur d’araignée». Éd. Robert Laffont, 1998, 313 p.