Livres

Automne littéraire de Québec : Lettres capitales

Ne jouons pas à l’autruche: les acteurs majeurs de l’édition québécoise ont leurs quartiers dans la métropole. Ce qui n’empêche pas les éditeurs de la Capitale, bon an mal an, de se tailler une belle part du marché. Voici répertoriées quelques parutions récentes ou très prochaines, toutes made in Québec.

Aux éditions L’Instant Même, on s’enorgueillit du premier roman de Serge Lamothe, un auteur de la région. La Longue Portée raconte la dérive de Charles Godin, personnage complexe qui a laissé une partie de lui-même dans le passé. Amours brisées, quête spirituelle névrotique, cure de désintoxication, l’univers de Godin en est un de ruptures, traversé par des éclats de lumière.

La Rose de l’Érèbe, un recueil de nouvelles de Steven Heighton, paraît chez le même éditeur. Jeune auteur ontarien, Heighton présente des personnages évoluant en des époques et en des lieux éloignés: l’Arctique vierge du XIXe siècle ou encore les tunnels de Vimy, durant la deuxième Grande Guerre. Tous, tôt ou tard, connaissent leur descente aux enfers.

Rappelons qu’en novembre, L’Instant Même publiera Circonstances particulières, le recueil des textes primés lors du concours de nouvelles organisé par le journal Voir.

Le Loup de Gouttière a comme à l’habitude un programme éditorial quasi consacré à la poésie. Parmi le lot, signalons O Nord, mon Amour, le nouveau recueil de Jean Désy. L’auteur, aussi médecin, enseignant et aventurier, nous offre une prose empreinte de son amour du Nord québécois. Un hommage à un territoire dont la lumière transforme les repères: «N’y a-t-il que dans le Nord qu’on prenne plaisir à boire du thé, que le sang des tuktus ne tache pas les mains, que l’éblouissement demeure malgré janvier et ses noirceurs.»

Regards sur le poème, de Michel Pleau, présente les réflexions d’un jeune poète sur l’écriture poétique. Michel Pleau, récipiendaire du prix Alphonse-Piché 1998, s’entretiendra du même sujet avec Jean-Noël Pontbriand dans L’Écriture comme expérience, à paraître dans quelques semaines.

On surveillera aussi la parution au Loup de Toi que jamais je ne termine, de Gabriel Lalonde, ainsi que Précipité de la mémoire, de Laurier Veilleux. Ces deux auteurs de Québec nous ont fait goûter, ces dernières années, une plume habile et inspirée.

Les éditions du Septentrion ajoutent plusieurs titres au corpus des livres d’histoire. Le Québec du siècle dernier sera évoqué dans Souvenirs de jeunesse (1822-1837), une collection de textes d’Amédée Papineau (le fils aîné de Louis-Joseph) établie par Georges Aubin. Le Journal d’un fils de la liberté, écrit par le jeune Papineau à compter de la Rébellion de 1837-38, sera également disponible sous peu.
Septentrion, qui fête ses dix ans cette année, publie dans la foulée la biographie de Joseph-Michel Cadet (1719-1781), négociant et munitionnaire du roi en Nouvelle-France, écrite par André Côté, en attendant la parution des tomes 3 et 4 d’Iroquoisie, l’essai historique rédigé par Léo-Paul Desrosiers il y a quelques décennies.

Chez Alire, dont on connaît le parti pris pour une science-fiction de qualité, l’automne est également synonyme de lancements. Entre autres, Tigane-1 et Tigane-2, de Guy Gavriel Kay, nous mèneront parmi les paysages fictifs de la Palme, territoire fantastique où les luttes de pouvoir déchirent un royaume inventé. Par ailleurs, La Chair disparue, un polar de Jean-Jacques Pelletier, devrait en captiver plus d’un avec ses histoires de meurtres et de trafic d’organes, qui ont pour décor la Vieille Capitale.
Autant de livres édités tout à côté, qui ne demandent qu’à se retrouver entre vos mains.