Laure Waridel : L'EnVert de l'assiette Un enjeu alimen…Terre
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Laure Waridel : L’EnVert de l’assiette Un enjeu alimen…Terre

Si la survie de la planète vous tient à cour, le livre L’EnVert de l’assiette, Un enjeu alimen…Terre, de Laure Waridel et de ses nombreux collaborateurs, pourrait bien changer votre vie. Cet ouvrage, réalisé en partenariat avec Environnement Jeunesse, s’adresse principalement au public des 18 à 30 ans. L’équilibre écologique est en péril et les inégalités sociales sont de plus en plus criantes, nous rappelle l’auteure. Plutôt que de se laisser abattre, elle propose des moyens de transformer le monde en utilisant la consommation comme arme politique.

Saviez-vous, par exemple, que les Québécois sont les plus gros producteurs de déchets par tête au monde, avec 6,1 millions de tonnes métriques par année? Une demi-tonne de ces déchets vient des emballages… que nous payons deux fois: d’abord pour leur fabrication, ensuite pour leur élimination! Et saviez-vous que le trajet moyen parcouru par un aliment est de 2400 kilomètres? Cela équivaut à la distance séparant Montréal et Orlando, en Floride…

Waridel encourage l’achat des produits locaux dans les marchés publics: une habitude qui aurait aussi l’avantage de se traduire par une création d’emplois. «Si, toutes les semaines, chaque famille québécoise remplaçait 20 dollars d’achats de biens provenant de l’extérieur par la même valeur en produits québécois, plus de 100 000 emplois pourraient être créés», écrit-elle.

De son côté, Frédéric Fournel, collaborateur à l’ouvrage, participe à une expérience d’agriculture soutenue par la communauté (ASC). Avec un groupe d’amis, il paie à l’avance les agriculteurs de la ferme Cadet-Roussel. Pendant l’été, il reçoit une fois par semaine un panier rempli de légumes frais des plus variés! Trois ou quatre fois par année, le groupe s’initie aux travaux de la ferme, et ça se termine dans une grande fête traditionnelle des récoltes!

Mais ces idées stimulantes ne règlent pas tous les problèmes, loin de là. «D’après l’UNICEF, les carences alimentaires contribuent à la mort quotidienne de plus de 12 000 enfants de moins de 5 ans. Cela se compare à une trentaine de Boeings 747 remplis d’enfants qui s’écraseraient chaque jour en silence», souligne l’auteure.

«Plusieurs compagnies multinationales ont des revenus annuels supérieurs aux produits intérieurs bruts (PIB) de nombreux pays du Sud», poursuit-elle. Par exemple, en 1995, les revenus de Philip Morris, de Nestlé, d’Unilever, de RJR Nabisco, de PespiCo et de Coca-Cola ont varié entre 18 et 65 milliards de dollars US, alors que les PIB du Nicaragua, du Kenya, du Salvador, du Guatemala, du Viêt Nam, d’Haïti et du Cambodge ont oscillé entre un et douze milliards…

Une façon de résister à ces puissants intérêts économiques? Waridel propose d’encourager le commerce équitable. Elle s’inscrit ainsi dans la suite de son premier ouvrage, Une cause café, qui racontait son voyage au sein de coopératives agricoles du Mexique. Depuis la parution de son livre, le public a réagi. Le nombre d’endroits où l’on peut se procurer du café équitable à Montréal est passé de quatre à cinquante! Éd. Les Intouchables, 1998,
109 pages.