Jean-Sébastien Larouche : Rose et Rasoir
Inventant des mots, se jouant de la ponctuation, osant rythmes et sonorités, ajoutant un peu d’angliche, Jean-Sébastien Larouche empoigne la poésie à bras-le-corps. Il revient, après Le Pawnshop de l’enfer (1997), avec ses textes coupants, noirs, virulents. Rose et Rasoir, son second recueil, est de la même veine que le premier: mêmes blessures, même absence, «solitude bandée», même désespoir sans fond. Des «papas gays inavoués» qui emmènent leur femme manger dans un resto du Village aux squeegees, aux étudiantes «qui parlent comme les professeurs», la faune des cafés et des rues hante ces pages. Petites histoires, avec dialogues, rencontres-rupture au coin d’une rue, enfants prostituées, la rage du poète secoue, remue. Son combat avec les mots est combat pour la vie. Éd. Lanctôt, 1998, 88 p.