Livres

Notes : Gaétan Soucy

Lauréat du Grand Prix du livre de Montréal 1998

C’est avec son roman L’Acquittement (Éd. Boréal, 1997) que Gaétan Soucy a remporté ce prix prestigieux, décerné le 16 novembre dernier. Dotée d’une bourse de dix mille dollars, la récompense est assortie d’une tournée dans les maisons de la culture de la CUM, dans le cadre du programme «Lire dans l’île». Le jury, présidé par l’écrivaine Marie-Claire Blais, était composé de Lucie Lequin (prof d’études françaises à Concordia), d’Émile Ollivier (écrivain, sociologue, lauréat du prix en 1991 pour Passages, Éd. de l’Hexagone), François Hébert (poète et prof de littérature à l’Université de Montréal), Marie-Andrée Marcoux (chef de division à la Bibliothèque de l’Octogone) et Sheila Fishman (traductrice). Déjà connu pour le très beau L’Immaculée Conception (Éd. Laterna Magika, 1994), Soucy a continué de conquérir des lecteurs avec ce second roman qui raconte (mais comment raconter une histoire de Gaétan Soucy??!?) le retour d’un homme dans le village où il a travaillé comme musicien pendant vingt ans, et où il a commis une faute dont il veut se faire pardonner. Bien sûr, cette mince trame n’a rien à voir avec le foisonnement, l’imaginaire maladif, l’univers excentrique de Gaétan Soucy. Il faut évidemment lire le roman pour comprendre les enjeux romanesques de l’ouvre. Et puis tant que vous y êtes, lisez aussi La petite fille qui aimait trop les allumettes; conte cruel, histoire sinistre et vénéneuse, ce troisième roman tout neuf paraissait il y a quelques jours: il vous emmènera encore plus loin. Souhaitons à Soucy que cette nouvelle notoriété fasse vraiment connaître ses livres, et contamine le grand public.

Les Prix du Gouverneur général 1998
Les éditions du Boréal ont de quoi être fières de leurs auteurs. En effet, Christiane Frenette, qui publie chez elles, remporte ce prix convoité pour son premier roman, La Terre ferme, paru à l’hiver 97. Venue de la poésie, cette écrivaine avait donné un très beau récit où l’enfance et la mort nouaient une drôle d’amitié. Malheureusement, on a assez peu parlé de ce roman, situation à laquelle ce prix remédiera peut-être. Catégorie poésie, c’est l’écrivaine Suzanne Jacob qui remporte la palme avec son très beau recueil La Part de feu, précédé du Deuil de la rancune, également publié chez Boréal. Côté essais, c’est Pierre Nepveu qui remporte le prix pour son ouvrage Intérieurs du Nouveau Monde, publié chez le même éditeur, dont nous parlions justement la semaine dernière. C’est Angèle Delaunois qui gagne le prix dans la catégorie jeunesse-texte, pour Variations sur un même «t’aime» (Éd. Héritage); et Pierre Pratt, pour Monsieur Ilétaitunefois (Éd. Annick Press), pour jeunesse-illustrations. C’est Charlotte Melançon, pour sa traduction française de Sources of the Self, de Charles Taylor, Les Sources du moi (Éd. du Boréal), qui obtient le prix dans la catégorie Traduction. Enfin, côté théâtre, François Archambault reçoit la récompense pour sa pièce 15 secondes (Éd. Leméac). Ces prix, remis le mercredi 17 novembre, sont tous accompagnés d’un chèque de 10 000 $.