Qu’on le veuille ou non, cette offensive «sur Paris» de l’édition québécoise fait de belles promesses: à l’invitation du Syndicat national de l’édition français, le Québec délègue une soixantaine d’auteurs, tandis que plus d’une centaine d’autres écrivains iront à Paris de leur propre initiative ou de celle de leurs éditeurs. En comptant tout le personnel (libraires, éditeurs, écrivains, etc.) du milieu littéraire québécois, entre 400 et 500 personnes débarqueront au Salon du livre de Paris, qui se déroulera du 19 au 24 mars prochain. Lors de la conférence de presse tenue la semaine dernière à Montréal, et qui dévoilait les activités prévues, le président de l’ANEL, Pascal Assathiany, insistait sur l’aspect différent que le Québec veut présenter de sa littérature; le thème du Salon, «Un accent d’Amérique», fera l’objet d’un colloque pré-Salon, qui se tiendra dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le 12 mars, et que présidera Hubert Reeves. Des références en matière littéraire, historique et linguistique seront présentes pour expliquer aux Français ce qu’est le Québec d’aujourd’hui, parmi lesquelles Yvan Lamonde, Pierre Nepveu, Jean-François Chassay, Gilles Marcotte, Chantal Bouchard, Denis Vaugeois. On est en bonnes mains. Puis, le programme des activités qui se tiendront au Salon prévoit maintes rencontres, conférences, animations avec chacun des écrivains invités dans tous les domaines: littérature de jeunesse, roman, poésie, sciences humaines, etc. Des rencontres entre éditeurs français et québécois sont évidemment programmées, afin de discuter d’ententes qui respectent tous les intervenants et chacun des territoires. Saviez-vous que quand vous achetez pour 15 $ de livres français, nos fameux cousins dépensent 11 ø pour notre littérature? Méditons là-dessus.
Si vous êtes curieux, vous pouvez déjà fureter sur le site du SLP: «http://salondulivre.reed-oip.fr»
La Revue des animaux, numéro 9
Nouvel opus, le neuvième, de la toujours étonnante Revue des animaux, «menstruel irrégulier» dirigé par Maïcke Castegnier. Cette fois, on nous propose un «spécial pitounes», le mot étant entendu dans ses deux sens classiques, celui du billot comme celui de la femme… Poèmes, images et petits récits concoctés par une trentaine d’auteures, parmi lesquelles se camouflent quelques hommes invités à participer sous pseudonyme. Humour et érotisme avec un soupçon de provocation tracent un portrait assez varié de la pitoune post-féministe. Avec les plumes notamment de La Bolduc, d’Anne-Marie Beeckman, de Myriam Cliche, de Nathalie Derome et de Julie Perron. (L`Oie de Cravan, 5460, rue Waverly, Montréal, H2T 2X9) Éd. L’Oie de Cravan, 1998, 60 p. (R. B.)