Mary Soderstrom : Robert Nelson, le médecin rebelle
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Mary Soderstrom : Robert Nelson, le médecin rebelle

On réduit généralement la Rébellion de 1837 à une pathétique querelle plus ou moins raciste entres anglophones et francophones. On oublie trop souvent que le camp des Patriotes du Bas-Canada comptait plus d’un anglo, entre autres les frères Wolfred et Robert Nelson. Avec Robert Nelson, le médecin rebelle, Mary Soderstrom a entrepris de faire revivre le second de ces étonnants personnages.

Le livre nous fait découvrir un jeune bourgeois passionné par son métier, cela à une époque où la pratique médicale relevait plus d’une sorte d’artisanat que de la science. La plus importante de ses campagnes est celle qu’il mena en 1832 contre le choléra. Se retrouvant plus ou moins malgré lui au cour de la tempête politique qui allait se lever quelques années plus tard, Robert Nelson s’y comporta en héros romantique, emporté par la générosité de ses idées libérales.

Robert Nelson, le médecin rebelle tient par moments de la biographie, avec tout ce que cela implique de références et de sources à l’appui. D’autres chapitres plongent carrément dans le roman lorsque Soderstrom comble certains vides de la documentation, ou lorsqu’elle cherche à camper le caractère de son personnage. Ces pages de fiction sombrent parfois dans le romanesque, mais les segments proprement historiques apportent des informations fort intéressantes.

Malgré ses quelques épanchements de sentimentalisme, Robert Nelson, le médecin rebelle fait découvrir une époque et un milieu tristement révolus, où anglos et francos cherchaient à libérer leur nouveau pays de la tutelle britannique. Éd. L’Hexagone/coll. Romans historiques, 1999, 348 p.