Livres

Notes : Devine qui vient dîner

Malgré les limites de la formule, l’Union des écrivaines et écrivains québécois poursuit sa série des dîners-rencontres entre «les écrivains des régions» et les journalistes montréalais. Quand on habite Longueuil comme Dominique Lauzon, poète et essayiste invité le 16 mars dernier, peut-on encore parler de «région» par opposition à la métropole? Les deux autres participants, France Boucher, poète aussi, native de Joliette où elle a longtemps ouvré dans l’enseignement, mais vivant à Montréal, puis Pierre Yergeau, originaire de l’Abitibi, mais installé dans les Laurentides, ne se définissent pas davantage, dans leur travail d’écrivain, par rapport à leur région de résidence.

Ces rencontres, pour lesquelles les journalistes ne se pressent pas aux portes, il faut bien le dire, ont tout de même l’intérêt de permettre à des écrivains de mettre des visages sur des noms, et de comprendre un peu mieux les contraintes auxquelles font face les critiques et chroniqueurs littéraires. L’impossibilité de tout lire, le manque d’espace rédactionnel pour tout couvrir de toute façon; le jeu des goûts personnels dans le choix des livres dont on parlera, de ceux qui sont jugés incontournables par les responsables des pages littéraires: voilà quelques-unes des contraintes identifiées lors de la discussion.

Il fut aussi question de la responsabilité des éditeurs dans la promotion des ouvrages. Si un Pierre Yergeau se juge bien servi et heureux de sa relation avec les médias, comment un Dominique Lauzon, qui publiait récemment son sixième livre, Les Raisons du monde (Écrits des Forges, 1998), peut-il espérer ne pas passer inaperçu? Surtout si son éditeur, qui est aussi celui de France Boucher _ Le Temps au passage (1998) _, ne juge pas opportun d’adresser des exemplaires de presse de ses livres aux journalistes? Il faudrait aussi parler du rôle des libraires, et du peu de ressources des bibliothèques publiques et scolaires.* (Raymond Bertin)

Réflexion sur la littérature engagée
À l’occasion du colloque Presse et Littérature, qui se déroulera les 26 et 27 mars à l’Université de Montréal, un débat sur la littérature engagée aura lieu à la librairie Olivieri. Au nombre des panélistes qui débattront sur le thème «Littérature engagée: impasse ou redéfinition du genre?», on retrouvera l’écrivain Francis Dupuis-Déry, les essayistes François Hébert et Pierre Milot, et la chef de la section Livres du journal Voir, Pascale Navarro. Jean-Pierre Denis, journaliste au Devoir, sera le modérateur de la soirée. C’est un rendez-vous, le 25 mars, à 19 h. (Frédéric Boudreault)