En marge du Salon : Tourner la page

Un an et demi de chicanes et de restructuration plus tard, le Salon du livre de Québec a fait peau neuve. Les lecteurs, mis à patience, vont-ils se faire prier pour passer au Salon? Parions que non.

J’en entends quelques-uns soupirer d’aise. Il aura fallu plusieurs mois de boulot pour y parvenir, mais notre salon du livre est bel et bien ressuscité. Trêve de ragots, donc, la page est tournée. Les échos de bisbille interne ont cent fois moins d’intérêt que les bouquins, de toute manière. Le Salon du livre de Québec, dont les portes ouvriront du 7 au 11 avril, promet de satisfaire les lecteurs de tout poil, depuis celui qui en est encore à décoder l’alphabet jusqu’au lecteur boulimique, celui qui vit davantage dans les pages que sur le plancher des vaches.

Au programme, cinq jours de rencontres littéraires, de causeries, de tables rondes et de conférences, sous le thème général: «Lire sans frontières». Plus de quatre cent cinquante auteurs sont attendus, un record. Notez que chaque journée sera consacrée à un invité de marque, dont Claire Martin, Neil Bissoondath et Paule Constant, prix Goncourt 1998.

Si la Foire internationale en sciences humaines et sociales fait désormais partie des souvenirs, les organisateurs ont néanmoins mis le paquet côté conférences. À surveiller: Nationalisme et problèmes linguistiques, animée par le Belge Vincent Engel, et L’Histoire de l’univers, avec l’excellent vulgarisateur Hubert Reeves. Aussi au menu: des tables rondes portant sur Internet, le cinéma engagé (ça existe encore?) et la nation québécoise à l’aube de l’an deux mille, où l’imparable Jacques Parizeau et quelques autres caresseront devant nous leur boule de cristal.

Plus innovateur, l’événement intitulé «Les grandes tirades _ de Chimène à Germaine» sera l’occasion d’entendre des comédiens professionnels réciter des extraits de textes qui ont fait les beaux jours du théâtre depuis le XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Quand Cyrano côtoie Hosanna… Le vendredi 9, à 20 h.

Le jeudi 8, à 21 h, place aux poètes! Le public est convié à une soirée de poésie, qui verra une douzaine d’écrivains réciter leurs plus beaux textes. Une belle initiative.

Si le regretté Marc Sautet n’est plus là pour animer l’événement, le café philosophique a toujours sa place au Salon. Le dimanche 11, de 11 h à 13 h, Antoine Gautier reprendra le flambeau du créateur des cafés philos.

Par ailleurs, la Rencontre québécoise internationale des écrivains coïncide cette année avec le Salon du livre. Tenue pour la première fois entre les murs de la Vieille Capitale, cette rencontre, organisée par l’Académie des Lettres du Québec, réunira, du 9 au 12 avril, treize auteurs d’ici et d’ailleurs. La thématique abordée sera celle de «l’écrivain et l’enfance».

Le livre, voilà bien le plus sûr des repères à une époque qui n’en compte guère, l’une des rares denrées de ce monde à consommer sans la moindre modération. Que la prochaine semaine en soit une de fastes littéraires!

Du 7 au 11 avril
Au Centre des congrès