John Case : Le Premier Cavalier de l’Apocalypse
«Dieu m’a envoyé pour conquérir une espèce devenue folle qui met en péril sa création», dit Le Premier Cavalier de l’Apocalypse, annonçant qu’un mal terrible se répandrait bientôt sur terre. Pour son second roman, John Case, journaliste d’investigation, choisit de nouveau de placer la religion et la science au cour d’un thriller à caractère international.
L’intrigue débute dans la vallée de l’Hudson avec le meurtre d’un couple d’opposants à la secte religieuse Le Temple de la Lumière. Ensuite, direction Tasi-Ko, village situé en Corée du Nord, où Kang, un aide médical, assistera impuissant à l’éradication du village et de ses occupants, décimés par une mystérieuse maladie. Il s’enfuit dans la zone démilitarisée de Corée, où un membre perspicace de la CIA découvrira la cause de la destruction de Tasi-Ko: des scientifiques développaient une nouvelle souche du virus de la grippe espagnole et l’expérimentaient sur les villageois. Et si les Nord-Coréens mettaient au point une nouvelle arme biologique à partir du virus qui a fait plus de 30 millions de victimes en 1918? En quelques chapitres palpitants, l’auteur américain tisse la trame de ce qui deviendra une course infernale pour arrêter celui qui se fait appeler le Premier Cavalier de l’Apocalypse.
Afin de mettre au point un vaccin, au cas où la menace d’une guerre biologique s’avérerait fondée, la CIA recrute deux scientifiques et les envoie dans le village de Kopervik, situé dans l’Arctique. Leur mission? Récupérer les corps de cinq mineurs morts des suites de la grippe espagnole et enterrés dans le permafrost au début du siècle. En arrivant sur les lieux, l’équipe constate que les corps ont disparu. Il n’en faudra pas plus pour alimenter l’imagination de Frank Daly, journaliste d’enquête pour le Washington Post. Celui-ci voit dans cette affaire l’histoire qui le consacrera; et rien, pas même les menaces de mort, ne le persuadera de laisser tomber.
Contrairement à Genesis, paru en 1998, Le Premier Cavalier de l’Apocalypse n’explore pas en profondeur la psychologie des personnages. Toutefois, Case gagne facilement notre sympathie face à son personnage central, Daly, un journaliste sarcastique, plein d’humour et doublé d’un véritable emmerdeur! L’auteur nous conduit dans une essoufflante poursuite, semée d’explications scientifiques et technologiques, cela sans trop de lourdeur. Avec ce roman, John Case s’acquitte brillamment de la promesse qu’il nous avait faite avec Genesis. Éd. Albin Michel, 1999, 380 p.