Gilles Cyr : Pourquoi ça gondole
Il y a quelque chose de léger, d’aérien dans la poésie de Gilles Cyr, et de l’humour aussi. Déjà le titre de son dixième recueil, Pourquoi ça gondole, est tout un programme. L’auteur d’Andromède attendra (1991, Prix du Gouverneur général) a un ton bien à lui. Ses poèmes sont faits de petits segments enchaînés les uns aux autres, qu’il faut lire avec rythme pour que s’en dégage le sens. La poésie est comme un jeu au bout duquel surgissent les images. Il est ici beaucoup question d’été, d’arbres, de travaux à la campagne, de fruits et aussi d’astres, d’univers: «Au pylône qui rouille / je mange une figue / il paraît que la matière / elle n’augmente plus / que le prochain siècle / sera celui de la lumière / ouille! bonne nouvelle / avant le vieux moulin / voilà que je me cogne / le ciel se couvre / dois-je intervenir? / m’y prendrai comme ceci / mais de quoi je me mêle». Délicieux. Éd. de l’Hexagone, 1999, 76 p.