Martin Thibault : Les Yeux sur moi
Auteur dramatique et poète à la voix singulière révélée par Haut-Fond et Dans l’eau de l’autre (Éd. du Noroît, 1995 et 1997), Martin Thibault poursuit, avec Les Yeux sur moi, son exploration de l’amour au quotidien, avec ici des accents plus douloureux. Divisé en trois parties, Les Siens, Les Leurs, Les Miens, le recueil évoque une enfant malade, la petitesse de l’être humain, puis des souvenirs d’enfance. Quelque chose de Prévert perce parfois: «Il compte les mois de trente et un jours / sur les jointures du poing / qu’il frappe sur la table / comme aux portes d’un paradis / la langue à terre les yeux affolés / ouvrez ouvrez j’ai faim / ce n’est pas une vie / ces mois interminables / une voix froide répond / sers-toi de ta tête! / il se cogne le front / à la place de l’assiette / le temps d’un repas / et n’a plus envie de rien». Éd. du Noroît, 1999, 80 p.