Susanna Tamaro : Tobie et l’ange

Pas facile de sourire à la vie quand on habite une banlieue grise entre des parents amers qui s’engueulent à cour de jour; pas évident de prendre sa place quand on s’appelle Miette, et que nos géniteurs désignent notre arrivée en ce monde comme «l’accident». Heureusement, il y a le bon grand-père avec qui on peut jouer à être le chien Tobie: une identité réconfortante d’animal enjoué et fidèle. Renfermée mais attentive au langage des choses et des bêtes, Miette part un jour à la rencontre de son destin; elle découvrira que celui-ci est une pelote de laine se déroulant sous l’oil bienveillant d’un ange gardien. Si la tristesse baigne ce roman, l’espoir surnage toutefois grâce au merveilleux, qui sauve l’enfant de la réalité morose des adultes. Ainsi la cruauté est-elle balayée par le froufrou d’une aile affectueuse. Éd. du Seuil, 1999, 130 p.