Yan Muckle : Yan Muckle, écrivain
Livres

Yan Muckle : Yan Muckle, écrivain

En 1998 paraissait, chez Boréal, Le Bout de la terre, le premier roman de Yan Muckle. Toujours entre deux voyages, c’est avec sa détermination calme – fondée sur l’intime conviction que peu importe les chemins qu’il emprunte, sa nature est celle de l’écrivain – qu’il explique son parcours.

Yan Muckle fait les choses à sa façon. Sciemment, il a esquivé le chemin habituel de l’aspirant écrivain, préférant l’action, les voyages – la vie, quoi -aux classes de lettres. «J’étais impatient, dit-il, je voulais voyager; or, j’ai appris par moi-même.» À l’âge où la plupart d’entre nous essayons de mettre le doigt sur ce qui nous anime, Yan était persuadé qu’il serait écrivain. C’est ainsi que, de 18 à 22 ans, il s’est investi dans l’écriture d’un premier roman, qui est finalement demeuré en jachère et a fait place à d’autres projets.

En 1991, il obtient le premier prix du concours de nouvelles de Radio-Canada. Cette même année, il part pour le Guatemala, où il prend des notes pour un roman qui deviendra Le Bout de la terre. Puis, il se joint à un projet d’opéra pour lequel il assurera la recherche et la rédaction du livret. Le sujet de cet opéra étant le journal intime de la peintre mexicaine Frida Kalho, Yan repart, cette fois au Mexique, pour y compléter ses recherches. L’opéra qui a résulté de ce travail, Yo soy la desintegracion, a été joué à l’Espace Go en 1997 et repris par la suite à Toronto. Dans ses notes de voyage, un dossier à caractère social: le sort des enfants des rues de Mexico. Il rédige un article sur ce sujet qui est acheté par une revue, puis un autre sur Frida Kalho, et voilà qu’une nouvelle avenue s’ouvrait à l’écrivain pour vraiment gagner sa vie de sa plume.

Lorsque le roman Le Bout de la terre a été fin prêt, soit en 1997, Yan l’a soumis à quelques maisons d’édition, dont Boréal. Plutôt que d’attendre sagement la réponse, ce qui aurait pu prendre quelques mois, il est reparti en voyage dès le lendemain! À sa grande surprise, il obtenait une réponse trois jours plus tard: avec quelques corrections, le roman serait publié. Quand on lui parle des succès de ce premier roman – n’a-t-il pas été en lice pour le Grand prix du livre de Montréal et parmi les finalistes du concours des lectrices d’Elle Québec? – Yan Muckle répond: «Cela me surprend, oui… Mais j’ai tout de même beaucoup travaillé…» Entre un prochain opéra et les voyages qui le nourrissent, Yan Muckle a tout de même le temps de penser à un prochain roman. Le tout est encore à l’état de projet, mais en écoutant Yan Muckle en parler, on sait très bien que ce n’est qu’une question de temps pour que ce second roman voit le jour…