Notes : Textes de la soif
de Christine Germain
La nouvelle maison d’édition Planète rebelle, dont la direction littéraire est assurée par André Lemelin, fait flèche de tout bois: publications, livres et CD, organisation ou participation à des événements publics, cabarets littéraires, soirées de contes, Salons du livre. Dans la mouvance du «spoken word», des contes urbains ou traditionnels, on veut mettre en valeur cette littérature orale qui appelle la voix, l’écoute, la chaleur d’ un public rassemblé pour entendre une parole souvent grinçante, provocatrice, en un mot: rebelle. Parmi les auteurs publiés cet automne, notons: Mitsiko Miller, Anne Dandurand, Jean-Marc Massie, Roland Larocque. Coréalisatrice, avec Michel Garneau, de l’émission Les Décrocheurs d’étoiles à la Chaîne culturelle de Radio-Canada, Christine Germain a participé également, en tant qu’auteure, aux Contes urbains, version pour adultes et pour adolescents, et à l’événement «38», tous deux produits par le Théâtre Urbi et Orbi. Elle a été auteure en résidence au Théâtre d’Aujourd’hui, en 1997, avec le dramaturge Yvan Bienvenue. Son plus récent recueil, Textes de la soif, regroupe six monologues au ton acide, et est assorti d’un disque compact où sont lus quatre de ces «contes» dérangeants, et un cinquième, non publié. Enregistrées en public, les petites histoires dures, de misère sexuelle pour la plupart, sont investies par des comédiens de bon calibre: Suzanne Lemoine y livre en particulier un texte mordant et drôle, La Vierge, mettant en scène une fille de seize ans venue perdre sa virginité dans le grand Montréal; Gary Boudreault donne La Flamme d’un oil, un drame familial; Violette Chauveau défile les déboires d’une fille en manque de bon amour dans Sainte Ecchymose; et Jean-Guy Bouchard fait les récits de La Vendetta de la Cartier et du Désir de l’ombre. Seul le premier texte fait place à un humour bienvenu. Éd. Planète rebelle, 1999, 82 p. (R. Bertin)
Prix du Gouverneur général 1999
Ça y est, les noms des finalistes sont enfin connus. Catégorie romans et nouvelles, ce sont Hugues Corriveau, pour Le Ramasseur de souffle (Éd. L’instant même); Jacques Marchand, pour Les Vents dominants (Éd. de l’Hexagone); Carole Massé, pour L’Ennemi (Éd. Herbes rouges); Lise Tremblay, pour La Danse juive (Éd. Leméac), et Gaétan Soucy, pour La petite fille qui aimait trop les allumettes (Éd. Boréal) qui se retrouvent dans le peloton. En poésie, il s’agit de Claude Beausoleil, pour Les Chants du voyageur (Éd. Herbes rouges); Nicole Brossard pour Musée de l’os et de l’eau (Éd. Noroît/Cadex); Herménégilde Chiasson, pour Conversations (Éd. D’Acadie); Carole David, pour La Maison d’Ophélie (Éd. Herbes rouges), et Pierre Ouellet, pour Dieu sait quoi (Éd. Le Noroît). Catégorie essais: Anne Élaine Cliche, pour Dire le livre (Éd. XYZ); Jean-Claude Dubé, pour Le Chevalier de Montmagny (Éd. Fides); François Marc Gagnon pour Chronique du mouvement automatiste 1941-1954 (Éd. Lanctôt); Daniel Jacques, pour Nationalité et modernité (Éd. du Boréal), et Pierre Perreault, pour Le Mal du Nord (Éd. Vents d’ouest) sont en tête.
Côté littérature jeunesse, les finalistes sont: Agathe Génois pour Adieu, vieux lézard! (Éd. Dominique et cie); Charlotte Gingras, pour La Liberté? Connais pas… (Éd. La courte échelle); Andrée-Anne Gagnon,pour Le Message du biscuit chinois (Éd. Boréal); Sylvie Nicolas, pour Célestine Motamo (Éd. Dominique et cie), et Raymond Plante, pour Marilou Polaire et l’iguane des neiges (Éd. La courte échelle).
Enfin, en traduction, c’est Jacques Brault, pour Transfigurations (écrit dans les deux langues avec E. D. Blodgett), Charlotte Melançon, pour Réflexions d’un frère siamois, version française de Reflections of Siamese Twin, de John Saul, et Marie José Thériault, pour Ours, version française de Bear de Marian Engel, qui sont en nomination.
Les lauréats seront connus le mardi 16 novembre, et les prix remis par la nouvelle gouverneure générale, Adrienne Clarkson, lors d’une cérémonie à Ottawa.
Gaétan Soucy en lice pour le 2e tour du Renaudot
Puisque l’on parle de prix, une bonne nouvelle: Gaétan Soucy, pour La petite fille… est resté au deuxième tour du prix Renaudot, récompense qui sera remise le 8 novembre, le même jour que le prix Goncourt. À suivre.
Le Centre québécois du P. E. N. change de président
Le Centre québécois du P. E. N. international a élu l’écrivain, poète, et traducteur Émile Martel à la présidence en remplacement de Noël Audet. Fondé à Londres en 1921, le volet montréalais du P. E. N. fut inauguré en 1926. Si vous vous demandez à quoi correspondent ces trois lettres, voici le mystère résolu: «P», pour Poets, «E», pour Essayists et «N», pour Noveslists. Comme les 130 centres à travers le monde, cet organisme défend la liberté d’expression des écrivains. Si vous voulez obtenir des renseignements sur le P. E. N. Montréal, téléphonez au 279-2846, poste 2 (P.N.).