Comment font les auteurs, chaque Halloween que l’automne ramène, pour ne pas radoter les mêmes histoires, pour donner un coup de jeunesse à la sorcière et utiliser la citrouille à d’autres sauces? On dit que, le soir venu, un fantôme bien informé vient leur parler à l’oreille…
Il faut croire, en effet, tout ce qu’on raconte sur cette fête-là. La jeune héroïne de Sonia Sarfati, dans Le Monstre de l’Halloween, l’apprend à ses dépens. Les rats de son village sont furieux parce que, la nuit du 31 octobre, leurs bébés grignotent les bonbons dont les enfants ne veulent pas, et la race dépérit. La petite fille doit trouver une solution, sinon elle se verra transformée en horrible monstre, à l’instar de ce garçon attrapé jadis, comme elle, et désormais au service des rats.
Comment les deux complices des Aventures de Billy Bob, Philippe Chauveau et Rémy Simard. auraient-ils pu imaginer, si ce n’était rigoureusement vrai, cette Nuit du caramel mou? De mémoire de lectrice, c’est bien la première fois que je vois du caramel susciter un telle frayeur chez un enfant! D’accord, le gourman Bobo a associé le souvenir du caramel à une grosse peur enfantine. Mais l’inquiétude gagnera ses amis devant la montagne de caramel où ils seront capturés! Un délicieux délire bédéesque, comme d’habitude, tandis que dans une autre série de Boréal Maboul, Les Nuits et les Jours de Julia, Christiane Duchesne raconte la surprenante rencontre entre Julia et les fantômes, illustrée par Marie-Louise Guay. Combattant sa peur, la fillette découvre que les quatre-vingt-quatre minuscules fantômes ayant envahi sa chambre sont de petits êtres doux et inoffensifs.
Le jeune narrateur de L’Halloween des sorcières ne peut pas en dire autant des trois vilaines à qui il a affaire… malcommodes, effrontées et joyeusement méchantes! Très drôles, les illustrations de Tricia Tusa et le texte syncopé d’Alice Low raviront les bambins sans les effrayer, puisque l’enfant réussira à chasser ces indésirables. Pourtant, je vous l’assure, certaines sorcières sont très chouettes: cette année, la palme va à Wittilda, drôle de sorcière! de Caralyn et Mark Buehner. Cette bonne femme sympathique, dont le coeur craque pour tous les chats errants, doit trouver le moyen de gagner des sous pour nourrir ses minous et elle trouve le métier de choix: livreuse de pizzas!
Enfin, pour célébrer l’Halloween subtilement, entrons dans la maison de Chat, Canard et Écureuil, où cela sent bon La Soupe au potiron… Ce superbe album d’Helen Cooper raconte une histoire d’amitié où l’on a peur, mais pas des fantômes, et où le revenant est chaleureusement accueilli!
La Nuit du caramel mou, Éd. du Boréal, coll. «Boréal Maboul», 56 p.
Julia et les fantômes, Éd. du Boréal, coll. «Boréal Maboul», 56 p.
Le Monstre de l’Halloween, J’aime lire, no 122, octobre 1999
Wittilda, drôle de sorcière!, Éd. Bayard, 36 p.
La Soupe au potiron, Éd. Kaléidoscope
L’Halloween des sorcières, Éd. Scholastic, 32 p.