Cynthia Girard : Déviances poétiques
Artiste et poète, née à Montréal et vivant à Londres, où elle a obtenu une maîtrise en arts visuels, Cynthia Girard faisait paraître récemment son troisième livre chez Dazibao: Déviances poétiques.
Artiste et poète, née à Montréal et vivant à Londres, où elle a obtenu une maîtrise en arts visuels, Cynthia Girard est l’auteure d’Une mort désamorcée et de Nous lirons du bout des yeux (Écrits des Forges, 1995 et 1996). Elle faisait paraître récemment son troisième livre chez Dazibao: ce recueil de contes et poèmes, où elle détourne quelques contes de fées de notre enfance, s’intitule Déviances poétiques. La poète y montre une fois de plus un désir de brasser la cage à la poésie. Ses histoires revisitées de Boucle d’Or, du Chaperon rouge, de Barbe Bleue ou d’Aladin parlent de viol, d’abus, de pédophilie, de la dure vérité d’être femme en ce monde. Et, à travers cela, le sens de la création, le devoir de poésie envers et contre tout.
«Je ne vois que des catastrophes, oui que des catastrophes que je dois bien écrire, de la poésie, bien écrire de la poésie, ne pas être inspirée, oui écrire de la poésie, inspirée dans les moments où je me sens la plus proche d’un banquier, les mots rentrent comme les sous dans la fente de la tirelire, bien écrire. C’est difficile, une femme, écrire aussi fort qu’un homme. C’est génétique, la femme est molle, son écriture est potelée. Alors Anne, vois quelque chose venir, car ça me coupe le souffle tout ce bavardage inutile, ce que je dois taire lorsque j’écris si je veux bien écrire, venir, bien écrire. / Anne, ma sour Anne, ne vois-tu rien venir?»
Ce recueil au ton remuant, où l’auteure multiplie les formes, entre poème etprose, est paru dans la collection «Des photographes», qui réunit photographie et écriture en un même texte. Les mots de Cynthia Girard sont accompagnés par des photos d’Anne-Marie Zeppetelli, et le livre s’inscrit à l’intérieur d’une Trilogie urbaine, qui inclut aussi Venir après de Joseph Jean Rolland Dubé (photographies de Suzan Vachon) et Piercing de Larry Tremblay (photographies de Petra Mueller). Éd. Dazibao, 1999, 64 p.