Du papyrus à l'hypertexte : Essai sur les mutations du texte et de la lecture
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Du papyrus à l’hypertexte : Essai sur les mutations du texte et de la lecture

Sommes-nous en train de passer de la culture du livre à l’hyperculture? Christian Vandendorpe fait le point sur la question dans Du papyrus à l’hypertexte.

de Christian Vandendorpe
br>On le sait: l’invention de l’imprimerie a changé le monde. Certains affirment qu’avec le développement des nouveaux moyens électroniques de diffusion (Internet, CD-ROM), nous sommes à l’aube d’un changement de civilisation aussi radical que celui qu’on doit à Gutenberg. L’idée n’est pas très nouvelle: Marshall McLuhan disait à peu près la même chose à l’époque de l’implantation de la télévision. Sommes-nous vraiment en train de passer de la culture du livre à l’hyperculture? Christian Vandendorpe fait le point sur la question dans Du papyrus à l’hypertexte.

On trouve un peu de tout dans cet Essai sur les mutations du texte et de la lecture. Vandendorpe y discute, tant sur plan historique que contemporain, des diverses transformations des supports de l’écrit et de leur impact sur les manières de lire les textes. On y découvre, par exemple, comment l’invention de la pagination a changé un tas de choses. Alors qu’auparavant, on ne pouvait faire autrement que de se taper la totalité d’un bouquin pour trouver la moindre information, le simple fait de numéroter les pages d’un livre a permis le développement des tables des matières et des index, lesquels nous permettent de ne consulter que les pages qui nous intéressent.

En ce qui concerne proprement l’apport des nouveaux médias électroniques, Du papyrus à l’hypertexte nous permet de constater qu’ils ne changent pas fondamentalement nos modes de lecture; en général, ils ne font que maximiser les possibilités qui sont déjà celles des livres. Ils nous permettent de sauter plus vite et plus précisément d’un segment de texte à un autre, de retracer plus aisément les idées et les mots qu’on y cherche. Finalement, les médias électroniques sont seulement plus «performants» que les ouvrages en papier.

Le problème avec Du papyrus à l’hypertexte vient du fait qu’on n’y apprend à peu près rien qui n’ait déjà été dit ailleurs. Vandendorpe propose une fort bonne synthèse d’un ensemble important de travaux et de recherches. Mais lui-même n’introduit pas de données nouvelles, et son interprétation de celles qu’il recueille n’est pas particulièrement innovatrice. En somme, Du papyrus à l’hypertexte est à l’image des nouveaux médias électroniques: il nous permet d’avoir accès à une masse d’informations, qui n’ajoutent cependant pas grand-chose à ce qu’on sait déjà. Éd. Boréal, 1999, 271 p.