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Timothy Findley : La fille de l’homme au piano

La Fille de l’homme au piano est marqué du sceau des éléments qui font la trame de fond de tous les ouvrages de Timothy Findley: la guerre, le feu et la folie.

Timothy Findley est un écrivain majeur, de la trempe des Prix Nobel. Et c’est une fois de plus en France, et c’est une honte, qu’on vient de traduire «de l’anglais (Canada)» La Fille de l’homme au piano, son avant-dernier roman – le plus récent, Pilgrim, est paru il y a quelques mois.

La Fille de l’homme au piano est marqué du sceau des éléments qui font la trame de fond de tous les ouvrages de Timothy Findley: la guerre, le feu et la folie. En jouant à saute-mouton avec la chronologie au fil d’un récit parsemé de non-dits, le livre raconte la quête de Charlie qui, à la veille de la trentaine et tout près de se voir emporté dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, entreprend de découvrir l’identité de son père. Pour ce faire, il reconstitue le cours de la vie de Lily, sa mère qui vient de décéder en institution psychiatrique dans un incendie qu’elle a peut-être allumé elle-même.

Épileptique, Lily est la fille d’un démonstrateur de pianos avec qui sa mère n’a couché qu’une seule fois avant que le jeune homme ne meure dans un accident. La fille-mère épousera finalement le frère de son amoureux mort. Avec les années, la maladie de Lily la conduit à fuir dans des rêves qui ne la laissent pas tranquille au réveil; et elle s’égare parfois, autant dans sa tête que dans les rues. C’est lors d’une de ses évasions qu’elle conçoit Charlie. Ce dernier découvrira finalement qui est son père: un artiste allemand qui finira par épouser la meilleure amie de sa mère.

Lorsqu’il a résolu ce mystère, Charlie parvient finalement par passer outre à sa crainte de perpétuer la lignée de malades et de fous qui semble marquer la généalogie de sa mère. Il apprend que sa femme est enceinte alors qu’il est au front. Peu de temps après, il se fait émasculer lorsqu’il met le pied sur une mine…

Avec La Fille de l’homme au piano, Timothy Findley prouve une fois de plus qu’il y a de la littérature, et pas de la moindre, sur l’autre rive de l’Outaouais. Éd. Le Serpent à Plumes, 1999, 503 p.