Stephen King : Sac d’os
Dans Sac d’os, King explore la peur du syndrome de la page blanche mais aussi celle de la solitude et de la perte, le tout à grands traits d’humour caustique.
Le phénomène, avec Stephen King, ne réside pas tant dans la rapidité avec laquelle il multiplie son oeuvre; mais dans la façon dont ses lecteurs assidus en redemandent. Que le terrain exploré soit toujours à peu près le même, au bout du compte, n’a que peu ou pas d’importance. Ce que l’on veut, c’est pénétrer dans l’univers fantasque de cet auteur qui, d’un livre à l’autre, approfondit les peurs: de l’enfance (Ça), de la vieillesse (Insomnie – d’ailleurs, Ralph Roberts, le héros, tient un petit rôle dans Sac d’os), du lecteur déçu (Misery), etc. Dans Sac d’os, King explore la peur du syndrome de la page blanche mais aussi celle de la solitude et de la perte, le tout à grands traits d’humour caustique.
Michael Noonan est un écrivain de talent moyen. Bon an, mal an, ses romans figurent entre les positions 7 et 15 des listes des best-sellers. Tranquillement mais sûrement, il est devenu millionnaire, possède deux maisons (l’une à Derry et l’autre près de Castle Rock, ses villes fétiches), et sa vie de couple se porte à merveille.
Jusqu’au jour où son épouse, Johanna, meurt de façon subite. Alors, un long processus se met en branle. Le premier symptôme: Mike ne peut plus écrire. En désespoir de cause, il s’installe à Sara Laughs, la maison au bord du lac Dark Score que Jo aimait tellement. Peut-être que là-bas, il recommencera à écrire. Mais le fantôme vivant à Sara Laughs a d’autres projets pour lui.
En dire plus long sur l’intrigue gâcherait le plaisir de lire Sac d’os. Mentionnons toutefois l’humour particulier de ses personnages: «L’avocat partit d’un petit rire suffisant et gras. Pourquoi pas, au fond? Il était gras. La plupart du temps, j’aime bien les gens un peu trop enveloppés; ils ont une nature extravertie qui s’accorde bien à leur tour de taille. Il existe cependant une sous-espèce, que j’ai baptisée les Sales Petits Gros…»
Une belle histoire d’amour et de fantômes, s’inscrivant dans la tradition des Ça, Shining et Insomnie. Éd. Albin Michel, 1999, 600 p.