Jiro Taniguchi : Le Grand Incendie
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Jiro Taniguchi : Le Grand Incendie

Adapté par Casterman, Le Journal de mon père est la plus récente ouvre solo de ce créateur, consacrée aux souvenirs d’enfance de Yoichi Yamashita, qui retourne dans sa ville natale pour l’enterrement de son père, tandis que Le Grand Incendie s’attache à l’enfance de Yoichi autour de 1950.

Le Journal de mon père

Le dessinateur japonais Jiro Taniguchi a commencé sa carrière au début des années 70, avec le scénariste Natsuo Sekigawa, en publiant plusieurs BD hard-boiled, dont Ville sans défense et Le vent d’ouest est blanc. Influencé ensuite par la BD européenne (surtout celle de Moebius), le style de Taniguchi s’est affiné et il a fait de plus en plus souvent cavalier seul, assumant le scénario de L’homme qui marche et du Chien Blanco dans les années 90.

Adapté par Casterman, Le Journal de mon père est la plus récente oeuvre solo de ce créateur, consacrée aux souvenirs d’enfance de Yoichi Yamashita, qui retourne dans sa ville natale pour l’enterrement de son père. Au contact de sa famille, lors de la veillée funèbre, le héros retrace la vie du défunt qu’il tenait comme responsable du départ de sa mère et se surprend à se réconcilier avec un homme à la fois fier et courageux dans l’adversité.

Premier volet paru, Le Grand Incendie s’attache à l’enfance de Yoichi autour de 1950. Après quelques années heureuses, malgré l’occupation américaine, la ville est rasée par les flammes, ruinant la famille Yamashita, propriétaire d’un salon de coiffure. Plus pernicieux, l’incendie détruira aussi le couple, dès que l’argent des beaux-parents, que Takeshi s’est vu forcé d’accepter pour faire vivre sa famille, se muera en poison dans les veines de l’amour conjugal. Poison que les yeux de l’enfant ne pouvaient voir alors, mais que comprendra l’oreille de l’adulte, au récit de son oncle Daisuke.

L’album de Taniguchi est une occasion en or de se familiariser avec l’univers de l’illustration nippone, celle-ci étant loin de se réduire aux monuments télévisuels du kitsch qui, de Minifée à Sailormoon, ont bercé l’enfance de générations d’Occidentaux. Le Journal de mon père est une oeuvre pour adultes qui, par son aspect contemplatif, par sa réflexion sur le temps qui passe et sur la complexité des rapports humains, s’apparente davantage à la littérature qu’aux habituels mangas. Trad. par M.-F. Monthiers, éd. Casterman, 1999, 96 p.

Le Grand Incendie
Le Grand Incendie
Jiro Taniguchi
Casterman