The Virgin Encyclopedia of Popular Music : Lire la musique

Le Rock de A à Z

Habituellement, les encyclopédies, tout comme les guides et les dictionnaires, vieillissent comme le bon vin. Certaines mûrissent même plus rapidement que d’autres; c’est le cas de la Virgin Encyclopedia of Popular Music. Fondée en 1992 et dirigée depuis lors par Colin Larkin, cette encyclopédie s’est vite avérée un outil de référence indispensable tant pour les amateurs que pour les spécialistes de la musique populaire. Véritable monstre en croissance constante, elle compte pas moins de huit tomes, couvrant le blues, le folk, le rock, la techno, le punk, bref, tous les genres de la musique populaire allant du jazz au hip-hop. Pour les généralistes, une version abrégée – et néanmoins fort complète avec ses quelque 3 000 entrées étalées sur 1 400 pages – de l’encyclopédie britannique est éditée sur une base régulière. La troisième édition vient tout juste de paraître, augmentée de 300 nouvelles recensions.

L’ouvrage se présente sous forme de dictionnaire où les groupes ou artistes sont réunis par ordre alphabétique. Chacune des entrées comprend une biographie et un tracé de carrière plus ou moins exhaustifs, proportionnels à l’importance des artistes, suivis d’une discographie où chaque titre est soumis à l’appréciation des auteurs. S’il y a lieu, une bibliographie et une vidéographie complètent la fiche. Un index répertoriant tous les noms cités dans l’encyclopédie est également inclus.

Le bébé de Larkin est sans doute, à ce jour, le répertoire le plus ambitieux et le plus complet que l’on puisse se procurer. Il permet de dresser un excellent portrait de la musique populaire et de ses artisans à travers les époques et à travers les genres. L’ouvrage, on s’en doute, privilégie les artistes anglo-saxons. Toutefois, quelques artistes français ont été recensés.

The Virgin Encyclopedia of Popular Music,

sous la direction de Colin Larkin
Virgin
1999, 1 408 pages

Le rock vu par les Français
Les Français Jean-Noël Ogouz et Jean-Marie Leduc ont également procédé à une mise à jour de leur dico du rock, Le Rock de A à Z, dont la plus récente édition remontait déjà à 1990. Comme son titre l’indique, cet outil de référence se concentre essentiellement sur le rock. En gros, le volume procède de la même façon que son cousin britannique, en négligeant toutefois d’indiquer les années de parution des albums dans ses discographies et en s’abstenant de commenter lesdites discographies. Ajout intéressant de cette nouvelle édition: on retrouve, à la toute fin des entrées, des adresses des sites Web, officiels ou non, les plus complets consacrés aux divers artistes répertoriés.

Par ailleurs, plutôt que de faire, comme dans les éditions précédentes, des entrées thématiques, que ce soit pour expliciter la scène musicale de divers pays, pour définir les genres ou pour mieux cerner les médias et les différents labels, les auteurs ont préféré s’en tenir uniquement au rock et aux artistes afin de pouvoir augmenter sensiblement leurs entrées. Les photos ont également été laissées de côté dans le même but.

Enfin, on ne peut passer sous silence qu’une fois de plus les auteurs ont tenu à donner une couleur très locale à leurs analyses. C’est-à-dire que les statistiques de ventes, les succès-radios, les réminiscences de spectacles réussis ou ratés ont toujours trait à la France. De plus, si les rockers français, même les moins connus ici, sont répertoriés, on peut déplorer à quel point les artistes québécois, y compris ceux qui ont eu une incidence en France, sont ignorés. Quoi qu’il en soit, Le Rock de A à Z demeure un excellent ouvrage de référence pour les passionnés du rock.

Le Rock de A à Z,
de Jean-Marie Leduc et Jean-Noël Ogouz
Albin Michel
1999, 794 pages

À noter
– Depuis un an déjà, la maison d’édition Librio, spécialisée dans la publication de livres à bon marché (moins de quatre dollars), s’intéresse à la musique, publiant des ouvrages inédits soit sur des sujets thématiques, soit sur des artistes, anglais ou français, issus du jazz, du rock ou de la chanson. Parmi les plus récentes parutions, notons Dutronc, Les Beatles et, à venir en février, un livre consacré à Jimi Hendrix ainsi qu’un autre analysant le raï. Pas toujours complets, parfois inégaux, ces petits livres s’avèrent toutefois de magnifiques introductions dans l’univers des genres ou des artistes, en plus d’offrir discographie, bibliographie et liste de sites Web commentés.

– Plus besoin de défendre le rap en temps que genre musical, il est maintenant, sinon consacré, du moins reconnu. L’excellente revue Autrement lui a consacré un numéro entier, analysant ce style, mais aussi ce mode de vie, sous toutes les facettes: histoire, technique d’écriture et de composition, misogynie et obscénité, violence, gangstérisme, religion, etc. Le Rap, une esthétique hors la loi, par Christian Béthune, Autrement, coll. «mutations», no 189, 1999, 214 p.