La relève littéraire : Sylvie Dion/Denise Desautels
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La relève littéraire : Sylvie Dion/Denise Desautels

Pendant l’événement La Relève… une histoire à suivre, nous demandons chaque semaine à deux écrivains, l’un connu et l’autre moins, comment se sont déroulés leurs débuts dans le métier.

Sylvie Dion, auteure de L’Ultime Bonheur (Éd. Lanctôt)

«Ma première chance a été la reconnaissance. Ce mot, qui ne peut venir que de la vision des autres, et sans lequel on ne s’autorise pas à écrire. Cette reconnaissance, je la dois à quelques-uns de mes professeurs à l’université. Ils m’ont permis, à travers l’écho des autres voix d’écrivains, d’écouter la mienne, ma voix, de la dégager. Ils m’ont aidée à découvrir ce que j’étais capable de faire, moi, avec cette voix, et à en accepter la facture, l’état, si je puis dire. Il y a un moment où il faut accepter qu’on ne fera pas l’ultime livre de sa carrière, qu’il faut écrire le livre qu’on peut, et non celui qu’on veut. La deuxième circonstance, c’est celle qui fait faire à votre écriture le saut du texte vers la publication. Celle-ci, je la dois à mon éditeur, à sa découverte d’une voix, de la relève peut-être. J’ai trouvé, là aussi, un espace où je pouvais m’autoriser à faire, cette fois-ci, un objet-livre, à faire passer la beauté qui émanait du manuscrit vers l’extérieur, et que ça devienne un beau livre.»

Denise Desautels, poète, essayiste, romancière, auteure, entre autres, de Ce fauve, le bonheur (Éd. de l’Hexagone)
«J’ai publié mon premier texte dans une revue, Les Écrits du Canada français, vers 1970 ou 72. C’est un prof avec qui j’enseignais à l’époque, aussi romancier, Paul-André Bibeau (D’un mur à l’autre), qui a envoyé certains de mes poèmes à Jean-Guy Pilon, et la réponse a été positive. Plus tard, un comédien, Guy Bélanger, m’a présentée à Célyne Fortin et à René Bonenfant, qui venaient de fonder les Éditions du Noroît, et qui ont animé cette maison pendant près de vingt ans. C’est avec eux que j’ai publié mes premiers recueils de poèmes.
Sur un plan plus personnel, j’ai toujours considéré qu’Anne Hébert, était, peut-être pas un modèle, mais une inspiration. Le Torrent a été pour moi absolument marquant, et je pense que c’est presqueà cause de ce livre que je me suis mise à écrire. En fait, je crois que si Anne Hébert n’avait pas existé, je n’aurais probablement pas écrit, ou alors, bien différemment. J’écrivais, surtout à mes débuts, avec une passion qui me venait d’elle.»