Michel Onfray : Théorie du corps amoureux
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Michel Onfray : Théorie du corps amoureux

Théorie du corps amoureux: le titre a quelque chose de très alléchant. Surtout lorsqu’on annonce en plus, en sous-titre, prendre le parti d’une érotique solaire! Et la signature de Michel Onfray, ce philosophe de la jouissance, de la gourmandise et de la rébellion, a l’habitude de promettre une réflexion fort nourrissante pour les neurones.

Théorie du corps amoureux: le titre a quelque chose de très alléchant. Surtout lorsqu’on annonce en plus, en sous-titre, prendre le parti d’une érotique solaire! Et la signature de Michel Onfray, ce philosophe de la jouissance, de la gourmandise et de la rébellion, a l’habitude de promettre une réflexion fort nourrissante pour les neurones.

Cette Théorie du corps amoureux plonge au coeur des grands textes de la philosophie antique. Onfray y souligne, d’une part, ce que les contraintes de la morale chrétienne du désir et de la sexualité doivent aux pudeurs de Platon. Il peut ainsi d’autant mieux mettre en valeur un vaste pan de réflexions que l’Occident a banni et qui, tournant autour de la figure d’Épicure, avance une conception de l’existence ouverte sur l’animalité et le plaisir. Et la Théorie du corps amoureux de Michel Onfray se veut «la réalisation de [cet] antique projet épicurien : jouir du pur plaisir d’exister.»

Les ouvrages précédents de Michel Onfray nous avaient fait prendre goût à des démonstrations qui, pour être fort érudites et savantes, étaient égayées par une sorte de jubilation intellectuelle des plus communicatives qu’il est bien décevant de ne pas retrouver ici. Ce qui a pour conséquence que cet ouvrage n’est rien de plus qu’un fastidieux étalage de lectures gréco-latines: rarement l’expression «masturbation intellectuelle» aura-t-elle été aussi appropriée…

Éd. Grasset, 2000, 304 p.