Yves Courrière : Jacques Prévert, En vérité
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Yves Courrière : Jacques Prévert, En vérité

Avec Jacques Prévert, En vérité, Yves Courrière trace le portrait de celui qui a su le mieux exprimer la grandeur des petites choses de la vie, et cela sans jamais tomber ni dans la grandiloquence ni dans le misérabilisme. Cette biographie nous fait découvrir une vie qui se confond avec une ville: Paris, que Prévert n’a jamais délaissée que pour quelques semaines à la fois. Un Paris populaire, celui des bistros de quartier, des petites gens, des ouvriers et des putains.

La vie ne serait tout simplement pas aussi belle qu’il lui arrive parfois de l’être si on ne pouvait pas l’assaisonner, de temps à autre, avec un petit peu de Prévert…
Prévert: le nom est synonyme de ce que Paris a produit de mieux sur le plan de la poésie. Trente livres, cinquante-cinq films, cinq cent quarante-trois chansons; des mots qui sont entrés dans la légende: «T’as de beaux yeux, tu sais!», «Les feuilles mortes se ramassent à la pelle», «Notre Père qui êtes aux cieux, restez-y, et nous, nous resterons sur la Terre, qui est parfois si jolie»… Et il n’est pratiquement pas une photo du personnage sur laquelle il n’ait pas la cigarette au bec!

Avec Jacques Prévert, En vérité, Yves Courrière trace le portrait de celui qui a su le mieux exprimer la grandeur des petites choses de la vie, et cela sans jamais tomber ni dans la grandiloquence ni dans le misérabilisme. Cette biographie nous fait découvrir une vie qui se confond avec une ville: Paris, que Prévert n’a jamais délaissée que pour quelques semaines à la fois. Un Paris populaire, celui des bistros de quartier, des petites gens, des ouvriers et des putains.

Courrière raconte toutes les étapes d’une existence commencée dans la banlieue avant de frayer pour un temps, à vingt ans, avec le surréalisme, et qui se confondra par la suite aux activités du Groupe Octobre: une troupe de théâtre qui faisait dans l’«agitation-propagande». Le livre révèle les amours et les amitiés mais aussi les colères de l’homme à qui l’on doit les plus beaux films ayant été faits en France dans les années trente et quarante: Drôle de drame, Quai des brumes, Les Enfants du paradis. Un bonhomme qui aura attendu l’âge de quarante-cinq ans avant de réunir pour la première fois les poèmes qu’il avait publiés çà et là depuis une vingtaine d’années, et de les publier sous le titre de Paroles.

«J’ai eu une belle vie», disait Prévert quelques mois avant de mourir: «Une vie comme ça, je la souhaite à beaucoup.» C’est dir la tendresse et la générosité de l’homme, ainsi que l’intérêt de la biographie que lui consacre Yves Courrière.

Éd. Gallimard, coll. Biographies, 2000, 719 p.