Paul Morin : Oeuvres poétiques complètes
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Paul Morin : Oeuvres poétiques complètes

Les Ouvres poétiques complètes de Paul Morin (1889-1963) sont la plus récente publication de la Bibliothèque du Nouveau Monde (l’équivalent québécois de la collection de la  Pléiade).

Les Ouvres poétiques complètes de Paul Morin (1889-1963) sont la plus récente publication de la Bibliothèque du Nouveau Monde (l’équivalent québécois de la collection de la Pléiade).

C’est en 1911, à une époque où la plupart de nos auteurs s’empêtraient encore dans les charmes rustiques du terroir, que Morin a publié son premier recueil, Le Paon d’émail, qui se fermait sur ces vers: «J’attends d’être mûri par la bonne souffrance / Pour, un jour, marier / Les mots canadiens aux rythmes de la France / Et l’érable au laurier.»

Préférant les charmes des capitales européennes à ceux des villages laurentiens, Paul Morin figure parmi les premiers de ceux qu’on appellera les «exotistes». Ce qui l’intéresse «C’est l’aérien et féerique vocable, / C’est l’élégance nette et limpide, le mot / Ouvré magiquement et de sens immanquable». Et malgré leur préciosité pour le moins dépassée, ses poèmes savent se faire l’écho de sentiments parfois fort troublants. «Sachant la suave et déchirante joie / Du soir brodé d’argent, du jour tissé de soie, / Je veux, plus fortuné que vous et plus vainqueur, / Mourir, fougueux encor de force adolescente, / D’avoir imprudemment fait éclater mon coeur / Sous la sandale d’or de l’heure éblouissante.»

Admirablement établie par Jacques Michon, de l’Université de Sherbrooke, cette édition des Ouvres poétiques complètes de Paul Morin a le grand intérêt de nous faire réaliser que la littérature québécoise de la première moitié du siècle a fait autre chose que raconter des «belles histoires des Pays d’en-Haut».

Éd. Les Presses de l’Université de Montréal,
coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 2000, 635 p
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