John Kenneth Galbraith : Des amis bien placés
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John Kenneth Galbraith : Des amis bien placés

John Kenneth Galbraith est l’un des plus célèbres économistes de la deuxième moitié du 20e siècle. Canadien d’origine, c’est cependant aux États-Unis qu’il a fait sa marque dans l’histoire de notre époque. Plus libéral que la plupart de ses confrères (plus «services sociaux» que mondialisation, en d’autres mots), il a été le collaborateur et le conseiller de tous les présidents démocrates qui ont occupé la Maison-Blanche depuis la Crise de 1929. Ce sont d’ailleurs principalement eux, les amis bien placés auxquels fait allusion le titre de ces pages de mémoires.

John Kenneth Galbraith est l’un des plus célèbres économistes de la deuxième moitié du 20e siècle. Canadien d’origine, c’est cependant aux États-Unis qu’il a fait sa marque dans l’histoire de notre époque. Plus libéral que la plupart de ses confrères (plus «services sociaux» que mondialisation, en d’autres mots), il a été le collaborateur et le conseiller de tous les présidents démocrates qui ont occupé la Maison-Blanche depuis la Crise de 1929.

Ce sont d’ailleurs principalement eux, les Amis bien placés auxquels fait allusion le titre de ces pages de mémoires. Contrairement à ce qui est l’usage dans ce genre de livres de souvenirs, Galbraith n’y parle pratiquement pas de lui-même. Il y trace plutôt les portraits des grands hommes d’influence qu’il a côtoyés tout au long de sa singulière carrière.

Sans jamais tomber dans le potinage (mais sans pour autant passer sous silence les détails croustillants: les frasques sexuelles de Clinton ne sont pas les premières à avoir eu la Maison-Blanche pour décor…), Galbraith raconte les relations passablement familières qu’il a pu entretenir avec les présidents Roosevelt, Truman, Kennedy et Johnson, ainsi qu’avec ces grandes «premières dames» qu’ont été Eleanor Roosevelt et Jackie Kennedy.

Des amis bien placés est un livre qui fourmille d’anecdotes permettant de découvrir le visage humain de ces personnages. À titre d’exemple, cette histoire sur Lyndon B. Johnson. Un soir, Galbraith avait demandé à sa femme de ménage «d’intercepter tous les appels téléphoniques, [afin de pouvoir se] reposer. Quelques minutes plus tard, le téléphone sonne. Fidèle à son habitude, L. B. J. était en personne à l’autre bout du fil.

"C’est Lyndon Johnson. Passez-moi Ken Galbraith. Je veux lui parler."

"Il se repose, monsieur le président."

"Eh bien, allez le chercher. Il faut que je lui parle."

"Désolé, mais je ne peux pas. Je travaille pour lui, pas pour vous, monsieur le président."

Lorsque, à mon réveil, j’ai été informé de ce qui s’était passé, je n’étais pas très content. J’ai rapidement répondu à l’appel afin de m’excuser. L. B. J. m’offre alors du meilleur Johnson: "Qui est cette femme qui travaille pour toi? Il me la faut ici, à la Maison-Blanche."»

Si Des amis bien placés est un bouquin bourré de grands personnages, on y croise aussi des êtres bien petits. Comme Richard Nixon qui, un jour, s’est mis à s’identifier lui-même sous les seules initiales R. N. Cela, selon Galbraith, dans l’espoir qu’elles deviennent éventuellement aussi célèbres que celles de ses plus prestigieux prédécesseurs: Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson, que les journaux appelaient F. D. R., J. F. K. et L. B. J.!

Traduit par Serge Paquin, Des amis bien placés est un ouvrage qui séduira ceux et celles qui s’intéressent à ce qui se passe dans les coulisses du pouvoir.

Éd. du Boréal, 2000, 246 p.

Des amis bien placés
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