La Fin du monde et autres petits contes noirs : Pierre Le Gall et Frank Le Gall
Que doit-on entendre exactement par l’expression «petits contes noirs» que nous offrent, réunis en un album, tel un bouquet empoisonné, Pierre et Frank Le Gall? Simple: «petits», car ils tiennent chacun en une planche. «Noirs», parce que leur humour est de cette couleur, les deux frères peignant des situations tout ce qu’il y a de plus politiquement incorrect, faisant triompher le vice et la droite, pourfendant la veuve et l’orphelin. «Noirs» renvoie également à la technique employée, qui est celle (vraiment épatante) des ombres chinoises, dont l’album est entièrement composé, et où c’est souvent le petit détail qui accroche et fait sourire. Des «contes» à ne pas mettre entre les mains des enfants, auxquels on crève d’ailleurs les yeux dans ce livre pour les empêcher de rêver. Ingéniosité du dessin, langage châtié parodiant une certaine littérature, génie d’inventivité: cette Fin du monde ravira les plus sarcastiques.Éd. Dargaud, coll. «Poisson Pilote», 2000, 46 p