Le Livre de la paresse : Cyril Frey

Ah, le farniente! Et quel meilleur moment que la chaude saison pour connaître l’indolent plaisir de regarder le gazon pousser? Sixième titre d’une jolie collection – qui a notamment consacré des bouquins au plaisir et au baiser -, Le Livre de la paresse fait le tour, à coups de citations, des multiples visages qu’emprunte l’oisiveté: apathie, neurasthénie, nihilisme, contemplation heureuse… Cyril Frey y réhabilite les vertus de la pause intelligente et méditative, fruit défendu d’une société productiviste que le journaliste du Nouvel Observateur n’apprécie manifestement pas. Plusieurs artistes, de Baudelaire à Tolstoï, y font l’éloge du désouvrement ou déplorent leur inertie, preuve que «le travail n’est pas pour l’esprit une meilleure discipline que la paresse», disait Proust. Douce consolation: le fainéant qui sommeille (c’est le cas de le dire…) en nous loge en glorieuse compagnie.Éd. o 1, 2000, 216 p