Tim Dorsey : Florida roadkill
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Tim Dorsey : Florida roadkill

Bienvenue dans la Floride du délire, de l’extrême, du paraître, de la dérape, de la déroute, de la défonce sans fin. De la démesure, cela va sans dire. Tout ça arrosé d’une sauce guimauve, sirupeuse, de violence bien onctueuse. Une jungle toute floridienne, clinquante et marécageuse, depuis Tampa jusqu’à l’extrémité des Keys, en passant par la très glamour Miami, en pleines Séries mondiales de baseball entre les Marlins et les Indians de Cleveland. Le cirque est en  ville!

Bienvenue dans la Floride du délire, de l’extrême, du paraître, de la dérape, de la déroute, de la défonce sans fin. De la démesure, cela va sans dire. Tout ça arrosé d’une sauce guimauve, sirupeuse, de violence bien onctueuse. Une jungle toute floridienne, clinquante et marécageuse, depuis Tampa jusqu’à l’extrémité des Keys, en passant par la très glamour Miami, en pleines Séries mondiales de baseball entre les Marlins et les Indians de Cleveland. Le cirque est en ville!

On présente l’auteur de Florida roadkill comme un ancien journaliste devenu écrivain. Chose certaine, Tim Dorsey affiche un cynisme acerbe en dépeignant les institutions américaines. Le milieu de l’assurance, plus particulièrement dans le domaine de la santé, en prend pour son rhume. De fait, il égratigne tout ce qu’il approche: le monde de la publicité, les médias, le tourisme, le gouvernement, le sport, la mafia, la police… Et pour se permettre cette rafale de coups de couteau en bas de la ceinture, cette overdose de règlements de comptes, Dorsey, dont il s’agit du tout premier roman, met habilement la table pour que tous les protagonistes du roman se croisent.

Dès le prologue, le ton est donné : drôlement maniaque et joyeusement morbide! Et le chemin tordu dans lequel nous entraîne ce roman nous est clairement pointé du doigt. Démentiel et décapant. Embarquez avec le duo de disjonctés formé des ex-prisonniers Serge et Coleman, auquel se greffe la plantureuse Sharon, une bombe sexuelle cocaïno-polytoxicomane. Et ce ne sont pas les personnages truculents qui manquent à cette parade, cette mascarade caricaturale, ce carnaval de descente aux enfers.

Impossible de raconter l’histoire de ce livre. D’ailleurs, au bout d’un moment, on s’en fout, comme nos antihéros qui ne savent plus trop après quoi ils courent. On se laisse dériver avec eux, on se fait prendre à leur jeu. Et on rit aux éclats, et on se tape sur les genoux. Et mine de rien, on a droit à une visite guidée dans l’autre Floride, derrière le rideaude paillettes, entre le pittoresque et le grotesque (la scène des 350 sosies d’Ernest Hemingway est une pièce d’anthologie!). Peut-être un livre-culte en puissance?

Éd. Rivages Thriller, 2000, 290 p.