Livres – Focus : Michael Ondaatje

Son dernier roman nous était arrivé au pire de l’hiver, en 1993, comme un souffle de feu renversant. Avec L’Homme flambé, qui lui valait le Booker Prize et le Prix du Gouverneur général, le Torontois d’origine sri-lankaise sortait de l’ombre pour de bon. Une consécration couronnée par l’excellente adaptation cinématographique qu’Anthony Minghella faisait de l’oeuvre. Comme si toute cette publicité l’avait effarouché, Michael Ondaatje nous a fait attendre près de huit ans avant de nous offrir ce nouveau roman. On ne saurait dire à quel point Le Fantôme d’Anil est attendu. Anil Tissera, une jeune Sri-lankaise de trente-trois ans, revient dans son pays natal en pleine guerre civile. Médecin légiste travaillant pour le compte de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, elle est chargée d’enquêter sur des rumeurs de massacres et de tortures. Des temples désaffectés, des palais en ruine, le désastre comme toile de fond, des personnages inoubliables (un archéologue aveugle, un chirurgien désespéré, un artisan qui donne vie aux statues de Bouddha), Le Fantôme d’Anil promet d’être un formidable voyage initiatique. On vous en reparlera, comme de ce recueil, Écrits à la main, sur la démarche de l’auteur, sa vision des origines. (Sortie début septembre, Éd. de L’Olivier/Boréal)