Rentrée livres : et aussi…
Livres

Rentrée livres : et aussi…

Côté romans, essais, bébé, jeunesse, poésie.

Côté romans:
Bruno Hébert en était à son premier roman, C’est pas moi, je le jure!, sorti en avril 1997, quand il remportait le Prix des libraires (1998). Il a charmé par la fraîcheur de son style et un ton très personnel. Il publie cet automne un second titre : passera-t-il le cap du second roman? C’est ce que nous verrons bientôt, puisque son Alice court avec René sortira au cours du mois. (Boréal)
Des premiers romans: Dans le rouge du ciel, de Manon Leblanc (octobre, Vents d’Ouest) fera découvrir une nouvelle voix; tout comme L’Envie, d’Hugo Roy (Boréal), déjà sur les rayons, qui rend hommage à la littérature et à Réjean Ducharme, à travers l’histoire d’un trafiquant d’art. Dans Young Alice, Bernard Claveau s’inspire aussi de la littérature. Ce premier roman raconte une espèce d’enquête autour du mythe littéraire d’Alice au pays des merveilles et de sa genèse, sur laquelle les spécialistes de Lewis Carroll ne semblent pas s’entendre. On nous promet plus de mystère qu’autre chose, ce que l’on verra bien au moment de sa sortie, fixée à la toute fin de septembre (Flammarion Québec).
Du côté de la Courte échelle, trois romans adultes sont au programme : L’Odeur des pivoines, de Maryse Pelletier (octobre) et La Marche du fou, de Jean Lemieux (septembre) ainsi que celui de Raymond Plante, tout juste en librairie; ce roman porte le beau titre de Novembre, la nuit, et a pour thème la maladie, qu’aborde la narratrice dans ses lettres aux personnes importantes de sa vie. Chez Québec/Amérique, signalons le second roman de Guy Parent (L’Enfant chinois), La Beauté du monde, et Le Roman de Sarah, recueil des romans pour adolescents d’Anique Poitras, qui ont remporté un certain succès. Ce recueil est d’ailleurs destiné au grand public (tous deux en octobre).
Alain Gagnon n’est malheureusement pas un écrivain très connu, et c’est dommage, parce que ses livres sont beaux, et portent une voix originale. Gagnon, qui vit dans la région du Saguenay, publie depuis les années 70. Son dernier roman, Almazar dans la cité, avait reçu les éloges de la critique québécoise. Le Ruban de la louve, que l’auteur décrit comme des "fantasmagories voluptueuses et froides", est un recueil de sept courts récits, et vient tout juste d’atterrir sur les rayons. (Lanctôt éd.)
Autre livre attendu, celui de Mario Cyr, Hacker. Cyr avait donné de très beaux livres, notamment Et les mouettes tournoient au-dessus de nos têtes, faisant découvrir une plume vive, intense, un style tout à fait original. Hacker aborde encore le thème de la violence, vécue par la victime, que hantera, au sens propre, l’agresseur. Mentionnons également que Cyr publiera un roman jeunesse, Ce garçon si doux, qui évoque le thème de l’homosexualité. Controverse à l’horizon, car Cyr n’a pas l’habitude de mâcher ses mots (mi-septembre, Les Intouchables).
En vrac, paraîtront aussi cet automne le treizième roman de Gilles Archambault, Courir à sa perte (septembre, Boréal); Le Roman vrai, de Marcelle Brisson (fin octobre, Québec/Amérique); Bleu sur blanc, de Marguerite Andersen (octobre, Prise de parole); le second roman de Michel Désautels, La semaine prochaine, je veux mourir (novembre, Vlb); Une vie de toutes pièces, de François Jobin (octobre, Vlb); un livre au très joli titre, Chambres de femmes, de Jean Charlebois (septembre, Hexagone); Nous sommes tous déjà morts, de Pierre Salducci (novembre, Stanké); et Thana, de Louise Simard, qui nous avait donné La Route de Paramatta (septembre, Libre Expression). Chez L’instant même, des nouvelles, bien sûr: Des causes perdues, de Guy Cloutier (septembre); Ni sols ni ciels, de Pascale Quiviger (octobre); La Marche, de Suzanne Lantagne; puis, en octobre aussi, un collectif: Les Travaux de Philocrate Bé, découvreur de mots, précédés d’une biographie d’icelui, nouvelles de Roland Bourneuf, Sylvie Massicotte, Claire Martin, Marc Rochette, et Lori Saint-Martin, entre autres (coédité avec le Musée de la civilisation). Enfin, chez le même éditeur, Chronique pour femme, roman de Lise Vekeman (septembre) et un policier, Still, de Pierre Ouellet (septembre).
À propos de polars, les éditions Alire publient Nébulosité croissante en fin de journée, un roman de Jacques Côté, et un premier titre de Maxime Houde, La Voix sur la montagne (septembre), que l’on décrit comme étant un policier historique; également, un essai de Norbert Spehner, Le Roman policier en Amérique française. Côté science-fiction, le premier volet d’un nouveau cycle d’Elisabeth Vonarburg, La Maison au bord de la mer (des nouvelles), et un premier roman d’anticipation de Leona Gom, Le Chromosome Y. Signalons aussi la parution, en septembre, d’un nouveau roman de France Théoret, Huis clos entre jeunes filles, dont le thème est fort prometteur, puisqu’il s’agit de la quête de soi d’une adolescente (Herbes rouges); et un nouveau roman de Pierre Manseau sera au programme de chez Triptyque, Les Bruits de la terre, qui sortira en septembre. Chez L’effet pourpre, on fait paraître en septembre le roman de Patrick Brisebois, Trépanés, L’Amour à l’anglaise, de Lady Roberta Gray, et Un petit bleu bourgogne, de Sylvain Houde, qui consiste en " cinq romans brefs".
De plus, il faut mentionner la sortie d’un roman d’André Brochu, en octobre, Matamore 1er, qui s’annonce réjouissant, puisqu’il s’agit d’une parodie politique… (octobre, XYZ)
On a très hâte de lire le roman de Matt Cohen (écrivain canadien disparu en décembre dernier), Elisabeth et après, traduit de l’anglais par Katia Holmes; un ouvrage qui avait valu à son auteur l’an dernier le Prix du Gouverneur général (septembre, Boréal/Phébus).
Chez Leméac, Aline Apolstolska publiera à la mi-septembre Tourmente, un premier roman, qui se déroule au Québec; et une découverte, enfin, pour beaucoup d’entre nous, celle de Barbara Gowdy, une romancière canadienne vivant à Toronto, récompensée de plusieurs prix, qui fait paraître Un lieu sûr (septembre).
Enfin, la prolifique Marie Laberge publiera cette année trois romans, une saga en fait, dont le premier, Gabrielle, sortira en novembre. On en entendra parler, surtout au Salon du livre: on voit déjà la file de fidèles lecteurs attendant patiemment de faire dédicacer leurs livres! À propos du Salon, celui-ci se tiendra du 16 au 20 novembre, à la Place Bonaventure, et l’on y croisera sûrement Daniel Pinard, qui publiera un second volume des Pinardises (Encore des Pinardises, recettes et propos culinaires) (octobre, Boréal).

Essais, Bédé, etc.
Côté essais, on est gâtés cet automne. Tout d’abord, L’Humanité improvisée (Fides), un ouvrage signé Pierre Vadeboncoeur, qui se veut une dénonciation de "la dictature de la postmodernité"; à travers la littérature, l’auteur de La Ligne du risque fait l’éloge de la dissidence et de la liberté de pensée. Le livre vient à peine d’arriver sur les rayons. Chaque année voit son lot d’essais sur la nation; cet automne n’y échappe pas. En plus du livre de Poliquin portant sur le nationalisme, et tous les thèmes qui s’y rattachent, on trouvera également des essais de Daniel Turp, La Nation bâillonnée (septembre, Vlb, coll. Parti Pris actuels), de Christian Dufour, Lettre aux souverainistes québécois et aux fédéralistes canadiens qui sont restés fidèles au Québec (septembre, Stanké), ainsi que de Jocelyn Létourneau, Passer à l’avenir (octobre, Boréal), dont le sous-titre annonce le programme: "Histoire, mémoire, identité dans le Québec d’aujourd’hui". Toujours sur le sujet "nationaliste", Diane Lamoureux, professeure en sciences politiques et chercheure, propose un essai sur les contradictions entre le nationalisme et le féminisme dans L’Amère partie (novembre, Remue-Ménage).
Sur le plan littéraire, on attend l’essai de Jacques Allard, Le Roman du Québec (novembre, Québec/Amérique), Emblématiques du joual, d’André Gervais (octobre, Lanctôt) et Que vaut la littérature, de Denis Saint-Jacques (octobre, Nota Bene). Aussi, un livre évoquera l’un de nos grands penseurs: Fernand Dumont, un témoin de l’homme, signé Serge Cantin, sortira en novembre (L’hexagone).
Dans un autre domaine, Patrick Snyder propose (son livre devrait être en librairie à l’heure qu’il est) Représentations de la femme et chasse aux sorcières XIIe siècle- XIVe siècles (Fides) qui analyse les représentations des femmes dans le discours théologique d’alors. Enfin, concluons cet aperçu par l’annonce d’un livre sous-titré "Violence conjugale et délire institutionnel", de Georges Dupuy, Coupable d’être un homme, sujet qui promet quelques débats, puisque l’auteur y dénonce le soi-disant parti pris de la justice contre les hommes soupçonnés de violence (septembre, Vlb).

Bédé, jeunesse, poésie
En vrac, des parutions en bande dessinée: Max et les bâtisseurs, de Paul Roux, "marquera" le 25e anniversaire de la naissance de la ville de Gatineau (novembre, Écrits des Hautes-Terres); aux éditions Mille-Îles, Théogonie: la naissance des dieux, premier album, attendu, de Dominique Desbiens (fondateur de la revue Exil), avec un scénario de Gilles Laporte (créateur de Rupert K.), une B.D. d’anticipation. Autre album prometteur chez Mille-Îles: Planet Twist de Grégoire Bouchard,un album consacré à l’histoire du groupe rock québécois les Jaguars, qui connurent le succès dans les années 60.
En jeunesse: Chansons drôles, chansons folles, d’Henriette Major, en fait un livre-CD, comportant trente et une chansons regroupées par thèmes, et mises en images, dans le livre, par six illustrateurs québécois, dont Michel Rabagliati, Mireille Levert et Geneviève Côté. Le livre-CD sort à la mi-septembre. Major publiera également, en septembre, une anthologie qui regroupe 124 poèmes, de 72 poètes d’ici, à l’intention du jeune public: Avec des yeux d’enfant, chez Vlb.
Parmi les beaux-livres à venir, deux amoureux de la nature, chercheurs en sciences marines avec une formation en biologie, ont uni leurs efforts: Jean-François Hamel et Annie Mercier ont concocté un autre livre sur notre fleuve national: Le Saint-Laurent, Beautés sauvages du grand fleuve (novembre, Éd. de L’Homme).
Enfin, en poésie, signalons le recueil de Patrice Desbiens, Sudbury (poèmes 1979-1985), en septembre, chez Prise de parole; Poèmes, de Jacques Brault et Tombeau de Lou, de Denise Desautels, qui figureront parmi les nouveautés au Noroît (octobre); et, aux éditions Perce-Neige, un nouveau recueil, Roseau, signé Serge-Patrice Thibodeau (novembre).