Max Jacob et Jean Cocteau : Correspondance 1917-1944

Texte établi et présenté par Anne Kimball

De prime abord, il s’agit d’un ouvrage comme il s’en publie beaucoup: ce qui, en soi, ne réduit en rien son intérêt. Lire les 250 et quelques lettres que Max Jacob et Jean Cocteau se sont échangées entre les deux guerres nous enseigne un lot de choses pertinentes sur les deux écrivains, ainsi que sur le milieu littéraire et culturel parisien de leur temps: ces bonshommes n’ont cessé de côtoyer Picasso, Coco Chanel, Claudel, etc.

On feuillette ce pavé de plus de 600 pages en constatant que la présentation est très soignée. Et que les commentaires et annotations d’Anne Kimball, une universitaire de Virginie, accompagnent chaque lettre de précieux éclaircissements. Ce bouquin, c’est du bon travail.

On remarque alors que l’ouvrage est une coédition, et que l’un des partenaires est une maison québécoise, les Écrits des Hautes-Terres, dont l’adresse est à Ripon, un bled un peu perdu, situé au coeur du comté de Papineau, dans la région de l’Outaouais!

Comment s’y prend-on pour publier des inédits de Cocteau, à Ripon?

Pierre Bernier, responsable des Écrits des Hautes-Terres, raconte que c’est au hasard de quelques rencontres qu’il est entré en relation avec les éditions Paris-Méditerranée, et que les deux maisons ont établi une entente prévoyant la publication annuelle de deux ouvrages coédités: l’un produit par les Écrits des Hautes-Terres, l’autre par leur partenaire français – comme cette Correspondance 1917-1944, de Max Jacob et Jean Cocteau.

Le livre a de quoi satisfaire les amateurs des deux auteurs, et ce projet conjoint de deux éditeurs régionaux permet de prévoir des publications internationales prometteuses.

Éd. Paris-Méditerranée / Écrits des Hautes-Terres, 2000, 648 p.