Le Roman du Québec : Histoire. Perspectives. Lectures.
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Le Roman du Québec : Histoire. Perspectives. Lectures.

Dans Le Roman du Québec, Jacques Allard se propose de démontrer comment la société québécoise s’est représentée à elle-même par le biais des oeuvres de fiction de ses écrivains.

Dans Le Roman du Québec, Jacques Allard se propose de démontrer comment la société québécoise s’est représentée à elle-même par le biais des oeuvres de fiction de ses écrivains.

Le livre s’ouvre sur une histoire de la littérature québécoise, des récits de Jacques Cartier à nos jours. Mais dans la mesure où le bouquin prétend couvrir ces 500 ans de littérature en un peu plus d’une vingtaine de pages, le lecteur en sort essoufflé, et en demeurant passablement sur sa faim.

Au moins Allard prend-il la peine, par la suite, de s’attarder sur un certain nombre de titres marquants de la littérature québécoise du XXe siècle. Il nous fait alors découvrir au passage un vaste ensemble d’ouvrages "mineurs" des années 50 et 60. Sauf que c’est pour passer aussitôt à un regroupement plutôt hétéroclite de commentaires plus ou moins approfondis.

Le Roman du Québec discute donc d’une masse imposante d’écrits reliés les uns aux autres au hasard de certains croisements thématiques. Et l’ouvrage a le grand intérêt de se consacrer essentiellement à la présentation des principales caractéristiques des ouvrages dont il traite, plutôt que de s’étendre (comme le font trop d’études littéraires) sur la théorie dont se réclame la démarche. Mais si on nous y initie à beaucoup de textes et d’auteurs, on apprend finalement peu de chose sur ces derniers.

Les meilleures pages de l’ouvrage sont celles où Jacques Allard s’accorde le temps d’approfondir des oeuvres plus ou moins délaissées par la critique littéraire québécoise contemporaine. Les chapitres consacrés aux romans de Gérard Bessette, par exemple, réussissent à nous convaincre que ces publications valent la peine d’être redécouvertes. Et on est alors d’autant plus déçu que le commentateur n’ait pas développé avec autant de générosité sa présentation de l’ensemble des oeuvres désormais devenues obscures, dont il s’est plus ou moins contenté d’évoquer les titres puisés dans les maigres catalogues des éditeurs québécois de l’après-guerre.

Le Roman du Québec parvient souvent à éveiller la curiosité, à donner l’envie de lire les ouvrages sur lesquels se penche Jacques Allard. Ce qui, après tout, devrait être le but ultime de tout commentaire de texte. Cependant, si l’on risque de retenir une partie des titres dont le livre nous parle, on ne se rappellera, malheureusement, peut-être pas trop ce qu’il nous en dit: parce qu’il nous en dit trop peu! Éd. Québec Amérique, 2000, 454 p.

Le Roman du Québec
Le Roman du Québec
Jacques Allard