Une seconde d'achèvement : Histoire d'amour
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Une seconde d’achèvement : Histoire d’amour

C’est une histoire d’amour. Une histoire écrite par un homme qui aime une femme à la folie, aveuglément, obstinément. C’est l’histoire d’une passion irraisonnée, vouée à l’échec, mais à laquelle le narrateur d’Une seconde d’achèvement s’accroche avec l’énergie du désespoir

C’est une histoire d’amour. Une histoire écrite par un homme qui aime une femme à la folie, aveuglément, obstinément. C’est l’histoire d’une passion irraisonnée, vouée à l’échec, mais à laquelle le narrateur d’Une seconde d’achèvement s’accroche avec l’énergie du désespoir.

La femme qu’il aime est déjà mariée. Elle est déjà mère et sur le point d’accoucher d’un deuxième enfant. Elle a un mari bon et travaillant, qui a peint en blanc et lilas leur petite maison des Laurentides, ainsi qu’elle l’avait toujours rêvé. Pourtant, un jour, le bon mari vivra une infidélité, une erreur qui ébranlera les fondations de tout ce bel édifice, creusant une brèche à l’intérieur de laquelle celui qui nous raconte son histoire aura tôt fait de s’immiscer. Blessée, celle qu’il aime (trop, de son propre aveu) accepte de lui ouvrir les bras, une fois, et il ne s’en remettra pas. Même en s’enfuyant très loin, jusqu’à Chiang, à Koh Samui, à Koh Pha Ngan, où il croyait pouvoir panser ses plaies, le rêve de cet impossible bonheur continue de le poursuivre.

C’est une histoire d’amour, l’universel, l’éternel sujet, mille et une fois réécrit, et pour un premier roman, on pouvait difficilement trouver un thème plus casse-gueule. Si Maxime Mongeon s’en sort honorablement, c’est grâce au travail fait sur la structure de son roman, où le narrateur se fait tour à tour témoin, puis démiurge, auteur de sa propre vie, écrivant son histoire à mesure qu’il la vit, puis l’imaginant, l’anticipant, la reprenant du début, l’offrant à lire à celle qu’il aime. Un travail minutieux et patient sans lequel Une seconde d’achèvement aurait sombré dans la banalité. C’est grâce, aussi, à la prose fluide, berçante, de Mongeon, à la beauté de ses images, à sa poésie parfois désarmante et à ces moments d’ivresse qu’il sait rendre à traits fins. Malheureusement, la beauté de l’écriture ne saurait combler les vides d’une histoire qui jamais, pas même transportée en Indonésie, ne s’ouvre sur le monde, de ce roman moins intimiste que narcissique, qui ne laisse de place à rien ni personne d’autre que cet homme dont l’amour tient du rêve, et à sa perception d’une femme dont on ne saura, au bout du compte, presque rien. Éd. Leméac, 2001, 96 p.

Une seconde d'achèvement
Une seconde d’achèvement
Maxime Mongeon