

Benjamin Franklin, L’Américain des Lumières : Claude Fohlen
Quand on pense aux grands hommes du siècle des Lumières, ce sont généralement des noms français qui nous viennent à l’esprit: Diderot, Rousseau, Voltaire. Ce faisant, on oublie cependant un des personnages les plus représentatifs de l’époque: Benjamin Franklin.
Pierre Monette
Quand on pense aux grands hommes du siècle des Lumières, ce sont généralement des noms français qui nous viennent à l’esprit: Diderot, Rousseau, Voltaire. Ce faisant, on oublie cependant un des personnages les plus représentatifs de l’époque: Benjamin Franklin.
Avec Benjamin Franklin, L’Américain des Lumières, Claude Fohlen raconte l’existence de celui qui est sans doute le grand génie du XVIIIe siècle. Né en 1706, décédé en 1790, Franklin est celui qui a mis de l’avant l’idée d’une union des colonies britanniques de l’Amérique du Nord, et il a collaboré à la rédaction de la Déclaration d’indépendance des États-Unis. Imprimeur et écrivain, ses Poor Richard’s Almanacks (les Almanachs du Bonhomme Richard) sont les premiers best-sellers de l’histoire de l’édition. Signalons également qu’il est le fondateur de la première bibliothèque publique au monde.
Franklin a aussi découvert que la foudre était constituée d’électricité, et a conçu le paratonnerre. Il a inventé les lunettes à double foyer et un instrument de musique: l’harmonica de verre (Mozart composera deux adagios pour cet étrange instrument constitué de verres plus ou moins remplis d’eau). Lors d’un de ses voyages entre l’Europe et l’Amérique, Franklin a déterminé le parcours du grand courant marin de l’Atlantique Nord: le Gulf Stream. Pas mal pour un seul homme!
Benjamin Franklin a été un scientifique de premier ordre et un des penseurs majeurs du siècle des Lumières. Lorsqu’il a séjourné à Paris à titre de représentant des colonies américaines alors en rébellion, tous les grands esprits européens cherchaient sa compagnie. Pourtant, Franklin était né dans une famille pauvre de Boston, et il n’a jamais fréquenté les grandes écoles ou les universités. Il est parmi les toutes premières incarnations d’une des principales figures mythiques de l’Amérique: le self-made- man.
Benjamin Franklin, L’Américain des Lumières nous apprend aussi que ce grand homme avait malgré tout des petits défauts: il profitait sans scrupule de ses fonctions publiques pour favoriser ses intérêts privés, et il semble avoir été un brin coureur de jupons.
Claude Fohlen signale également que Franklin a séjourné pendant quelques semaines à Montréal, en 1776, lorsque les États-Unis occupaient la ville. (D’ailleurs, le Musée du château Ramezay présente jusqu’en octobre 2001 une exposition qui, sous le titre de "Montréal, America!", évoque cette courte période où notre ville a été sous administration états-unienne.)
Benjamin Franklin, L’Américain des Lumières nous fait découvrir le premier grand intellectuel d’Amérique. Le bonhomme est fascinant; le bouquin est passionnant.
Éd. Payot, coll. Biographies Payot, 2000, 405 p.