On peut difficilement ignorer le nom de Stanley Péan dans le monde de la littérature québécoise. Il a fait paraître son premier recueil de nouvelles en 1987, alors qu’il n’avait que 21 ans, puis il a écrit bon nombre de nouvelles et de récits frayant avec l’épouvante et le fantastique, des romans (surtout pour adolescents), et un essai sur le jazz. On ne compte plus ses participations à diverses tribunes, dont la Commission des États généraux sur l’avenir du français au Québec. Alors on se surprend à peine de voir paraître aujourd’hui cette version légèrement remaniée du premier des deux romans pour adultes de Stanley Péan, Le Tumulte de mon sang, d’abord paru chez Québec Amérique en 1991.
Comme le roman qui a suivi (Zombi Blues, La courte échelle, 1996), Le Tumulte de mon sang met principalement en scène Haïti, ses exilés, ses horreurs, ses histoires secrètes. Le narrateur est un poète. Il vit dans un loft de Saint-Henri avec une superbe et brillante journaliste, qui n’a guère de temps à consacrer à leur amour. Pour faire amende honorable, Madeline invite donc son amoureux à passer le week-end chez son richissime tonton, dans un magnifique domaine de la Nouvelle-Angleterre… où ils seront accueillis par un chien enragé, deux gorilles et un tonton pas drôle du tout. Si l’on peut faire fi de l’enflure du style, on se laissera entraîner sans mal dans ce récit fantastique à saveur vaudou, qui ménage bien ses surprises.
Éd. La courte échelle, 2001, 153 p.