Histoire de la librairie au Québec : Fernande Roy
Sans librairies, pas de littérature. La vitalité d’une culture passe par le commerce des bouquins. Avec son Histoire de la librairie au Québec, Fernande Roy retrace les étapes qui ont marqué par chez nous le développement du marché du livre.
Sans librairies, pas de littérature. La vitalité d’une culture passe par le commerce des bouquins. Avec son Histoire de la librairie au Québec, Fernande Roy retrace les étapes qui ont marqué par chez nous le développement du marché du livre.
Du temps de la Nouvelle-France, il n’y avait ni imprimeurs ni libraires. La libre circulation des imprimés est arrivée avec les Anglais. Et, tout au long du XIXe siècle, la vente de livres n’a cessé d’être confrontée à la censure que cherchait à imposer le clergé.
En fait, jusqu’au milieu du XXe siècle, l’industrie du livre était tributaire d’un marché entièrement contrôlé par les communautés religieuses. Les principales librairies étaient sous le contrôle d’éditeurs qui faisaient leurs fortunes en imprimant des manuels scolaires, ainsi qu’un monceau de bouquins destinés à être distribués comme prix de fin d’année. Des livres qui, par ailleurs, étaient souvent les oeuvres de membres du clergé responsables de la sélection des ouvrages qu’on mettait au programme, de même que ceux qu’on remettait aux élèves méritants: bonjour les conflits d’intérêts!
La librairie et l’édition québécoises modernes ont grandement profité de la Seconde Guerre mondiale. Les éditeurs de la France occupée n’étant plus en position d’inonder notre marché, les entrepreneurs locaux ont pris la relève. Graduellement, les libraires ont cessé de garnir leurs tablettes uniquement de bouquins recommandés par les curés. Certains d’entre eux ont fait de leurs établissements des centres de diffusion des idées nouvelles: comme monsieur Tranquille, qui exposait les oeuvres des jeunes peintres de son temps, et chez qui on a organisé le lancement de Refus global.
Et l’ouvrage de Fernand Roy se conclu sur les crises qui secouent actuellement ce commerce de plus en plus compromis par le phénomène des regroupements d’entreprises. Cette Histoire de la librairie au Québec intéressera tous ceux et celles qui vont en librairie parce qu’ils sont attirés par la perspective d’y trouver un bon bouquin, et pas rien que des aubaines.
Éd. Leméac, 2000, 238 p.