La Mégalomanie de Freud : Israel Rosenfield
La Mégalomanie de Freud , d’Israel Rosenfield, se présente comme une édition commentée de ce faux inédit de Freud.
Un professeur d’université américain, Albert J. Stewart, se retrouve en possession, grâce à la petite-fille de la maîtresse de Sigmund Freud, d’un article inédit du père de la psychanalyse. Intitulé "La Mégalomanie", ce texte démontre entre autres choses que "toute autorité (qu’elle soit politique, morale, ou intellectuelle) est par sa vraie nature psychotique – elle est une forme de mégalomanie".
La Mégalomanie de Freud, d’Israel Rosenfield, se présente comme une édition commentée de ce faux inédit de Freud. Le texte est précédé d’une préface et d’une introduction en bonne et due forme, et suivi de deux autres faux inédits, de Freud et de sa fille Anna, permettant de situer le contexte entourant la conception de "La Mégalomanie". Et le professeur Stewart discute ici et là, en bas de page, des principaux aspects du texte qu’il nous fait découvrir.
Il faut préciser que Stewart n’est pas un freudien, et qu’il est même loin d’être féru de psychanalyse. Le bonhomme est un spécialiste des sciences cognitives, qui vient par ailleurs de mettre un terme à des années de collaboration avec un génie excentrique du domaine des neurosciences: Norman Dicke, concepteur d’une "théorie des Boucles" qui, selon la communauté scientifique, met son auteur au rang des plus grands penseurs scientifiques de l’Occident.
Que retient-on de ce jeu bien savant de fausses références? Qu’il ne faut jamais cesser de remettre en question toute forme d’autorité scientifique, surtout lorsqu’elle prétend mettre à jour les mécanismes fondamentaux de la pensée. Et on referme le bouquin en se disant: tout ça pour ça!
La Mégalomanie de Freud est une machine littéraire complexe (habilement traduite par Lydia Flem), mais parfaitement inutile.
Éd. du Seuil, coll. La librairie du XXe siècle, 2000, 188 p.